Violences intrafamiliales : AG du CNVIF

Créé à l’initiative du Conseil national de l’Ordre des médecins en avril dernier, le Comité national des violences intrafamiliales (CNVIF) a tenu son Assemblée générale ce mercredi 18 novembre. Cet événement a été introduit par Elisabeth Moreno, Ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, et conclu par Marlène Schiappa, Ministre déléguée auprès du Ministre de l'Intérieur en charge de la citoyenneté.
Composé de 70 experts inter-institutionnels et pluridisciplinaires (professionnels de santé, du droit et de la justice, représentants des forces de l’Ordre, d’associations, et de grandes institutions…), le Comité s’est réuni en visioconférence pour faire le point sur les travaux en cours et définir ses grandes orientations pour 2021.
A travers ses différentes commissions, le CNVIF poursuivra son travail de recommandations auprès des pouvoirs publics, comme il l’a fait durant le premier confinement concernant le dispositif d’accueil des victimes de violences intrafamiliales dans les pharmacies, chargées d’alerter les forces de l’Ordre.
D’autres projets seront menés pour parfaire le dépistage et le repérage des violences intrafamiliales, évaluer l’efficacité des mesures et améliorer les prises en charge des victimes, mais aussi des auteurs de ces violences afin de renforcer la prévention et prévenir les récidives.
Un travail salué par Elisabeth Moreno, qui a introduit l’Assemblée générale devant le Dr Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, Présidente du CNVIF et Vice-Présidente de l’Ordre des médecins, et le Dr François Arnault, Secrétaire Général de l’Ordre des médecins. La Ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes a notamment rappelé l’importance du rôle des médecins et des soignants dans le repérage des violences et dans la prise en charge et l’accompagnement des victimes. Elle s’est félicitée de la tenue de la première Assemblée générale du CNVIF, à une semaine du premier anniversaire du Grenelle des violences conjugales, le 25 novembre prochain.
Marlène Schiappa, Ministre déléguée auprès du Ministre de l'Intérieur en charge de la citoyenneté, qui avait déjà participé au lancement du CNVIF le 29 avril dernier, a conclu l’Assemblée générale par un message vidéo de remerciement et de soutien. Rappelant l’engagement de son ministère dans la lutte contre les violences intrafamiliales, la Ministre a appelé les membres du CNVIF à poursuivre cette dynamique partenariale, pluridisciplinaire, avec l’ensemble des acteurs, afin de lutter efficacement contre ce fléau.
Le Dr Glaviano-Ceccaldi, Présidente du CNVIF, a déclaré : « Au lendemain de l’annonce par le ministère de l’Intérieur de la forte hausse des violences conjugales en 2019 (+ 16% par rapport à 2018), le CNVIF est plus que jamais mobilisé. C’est d’autant plus important que la crise sanitaire s’installe et que les violences augmentent en cette période de confinement. Nous devons agir, agir vite ! »
Vidéo du Dr Glaviano-Ceccaldi
Nouvelle profession médicale intermédiaire

L’Ordre des médecins ne conduira pas en l’état la mission exploratoire, et demande au ministre des Solidarités et de la Santé d’engager une réflexion préliminaire
A l’issue du Ségur de la Santé, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé vouloir confier au conseil national de l’Ordre des médecins et au conseil national de l’Ordre des infirmiers le pilotage d’une mission exploratoire pour la création d’une nouvelle profession médicale intermédiaire.
Alors que le CNOM n’a jamais reçu de lettre de mission en ce sens, une proposition de loi portée par le groupe LREM à l’Assemblée nationale a inscrit dans son Chapitre Un la création d’une nouvelle profession médicale intermédiaire.
Par conséquent, et alors que les représentants de médecins, des universités, du Collège de Médecine Générale et des Conseils Nationaux Professionnels, interrogés par le CNOM, ont fait part de leur opposition à cette création, le CNOM a informé ce jour le ministre des Solidarités et de la Santé qu’il ne conduirait pas, en l’état, la mission qui devait lui être confiée.
L’Ordre des médecins a rappelé à cette occasion que sa priorité restait la mise en œuvre pleine et entière des pratiques avancées, pour lesquelles l’Ordre est pleinement engagé, et qui permettent, dans la concertation et au sein d’une équipe de soins coordonnée par le médecin, de faire évoluer les professions de santé existantes.
L’Ordre des médecins demande par conséquent le retrait du Chapitre Un de la PPL du groupe LREM. Il demande que soit engagée avant tout projet en ce sens, une réflexion préliminaire, élargie à l’ensemble des représentations professionnelles médicales et universitaires, au sujet des compétences et des responsabilités professionnelles des métiers de la santé.
L’Ordre regrette par ailleurs la volonté de transformation de notre système de santé au travers de propositions de loi ponctuelles, sans cohérence d’ensemble et parfois très déstructurantes.
Brève Covid 02

Brève Covid 01

Organisation des expertises

Le Conseil national de l'Ordre des médecins s’est prononcé lors de son Bureau du 29 octobre 2020 en faveur de la poursuite de l’activité des expertises médicales selon les modalités précisées précédemment le 24 avril dernier.
Le Conseil national de l'Ordre des médecins a pris acte, depuis l’instauration du premier confinement le 17 mars dernier, de l’amélioration substantielle des équipements de protection individuelle fournis aux professionnels de santé et disponibles auprès de nos concitoyens.
Par ailleurs, le Conseil national de l'Ordre des médecins s’inquiète du possible retard de la gestion et de l’indemnisation des dossiers amiables et judiciaires de victimes du fait de la pandémie et des mesures de confinement répétées qui ont dû être prises.
Fort de ces éléments, le Conseil national de l'Ordre des médecins est favorable à la poursuite des expertises médicales, selon les conditions précédemment énoncées par
Continuité des soins et pandémie

Dans ce contexte, les Ordres des professions de santé tiennent à apporter tout leur soutien à l’ensemble des soignants, étudiants et retraités, mobilisés sans relâche depuis le début de la crise sanitaire à l’hôpital, dans les établissements et dans leurs cabinets, dans des circonstances extrêmement difficiles. Nous savons pouvoir compter sur leur engagement sans faille face à cette nouvelle vague, quels que soient leur statut et leur mode d’exercice. Nous saluons leur dévouement et leur abnégation.
Tirant les enseignements du premier confinement pendant lequel il a été constaté que les patients ne consultaient pratiquement plus leurs praticiens pour les autres motifs de recours aux soins, il faut cette fois impérativement éviter les retards de diagnostic et de prise en charge, les pathologies déséquilibrées, les souffrances et les risques de complications et éviter que les patients ne subissent à nouveau une perte de chance dans la prise en charge de leurs pathologies.
C’est pour cette raison que les Ordres des professions de santé se mobilisent collectivement pour garantir la continuité des soins et incitent fortement l’ensemble des patients à continuer de consulter leurs praticiens, y compris de ville, notamment dans le cadre du suivi de leurs pathologies et de leurs traitements.
Les cabinets et les officines restent ouverts et, chacun dans leur champ de compétences, assurent les soins de premier et de second recours en présentiel ou dans le cadre de la téléconsultation, du télésoin et des soins à domicile. Devant l’inquiétude légitime de certains patients fragiles (personnes âgées, patients chroniques, femmes enceintes…) à se déplacer, les professionnels de santé de ville assurent la population de la qualité de la prise en charge dans des conditions optimales de sécurité sanitaire respectant les recommandations professionnelles et les mesures de protection de leurs patients.
La consultation, les examens et soins médicaux font partie des motifs de sorties autorisées. Aussi, il est rappelé la possibilité pour chacun, après s’être muni de son attestation de déplacement dérogatoire, de pouvoir se déplacer pour les consultations et soins ne pouvant être assurés à distance.
En cette période de pandémie, chaque Français, qu’il soit dans une situation de fragilité nécessitant un suivi régulier ou qu’il ait ponctuellement besoin de consulter, doit continuer à contacter son professionnel de santé, médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste, sage-femme, infirmier, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue ou tout autre professionnel de santé pour bénéficier d’une prise en charge adaptée. Il en va de la santé de chacun, à laquelle nous ne saurions renoncer, même dans cette période particulière.
Signataires :
Patrick BOUET, Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins
Anne-Marie CURAT, Présidente du Conseil National de l'Ordre des Sages-Femmes
Patrick CHAMBOREDON, Président du Conseil national de l’Ordre des Infirmiers
Serge FOURNIER, Président du Conseil National de l'Ordre des Chirurgiens-Dentistes
Pascale MATHIEU, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes
Eric PROU, Président du Conseil National de l’Ordre des pédicures-podologues
Carine WOLF-THAL, Présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens
Newsletter d'octobre 2020

À la une
Vaccination contre la grippe : un outil de santé publique
Lundi 13 octobre 2020, l’Assurance maladie a lancé sa nouvelle campagne de vaccination contre la grippe.
Face à la crise sanitaire actuelle, l’Ordre des médecins incite plus que jamais l’ensemble des soignants à se faire vacciner contre la grippe, et à participer à la campagne de vaccination.
La grippe saisonnière n’est pas anodine : entre 8 000 et 14 500 décès ont été recensés durant les trois dernières vagues épidémiques. La conjonction d’une épidémie grippale avec la vague actuelle de Covid-19 représenterait un danger majeur pour nos concitoyens et le système de santé. Dans ces circonstances, l’Ordre des médecins appelle l’ensemble des médecins, et plus largement l’ensemble des professionnels de santé en contact avec des malades, à se faire vacciner contre la grippe. « C’est notre responsabilité collective pour protéger nos patients et leurs proches. »
L’Ordre des médecins appelle également les médecins à s’engager pleinement dans cette campagne de vaccination antigrippale de leurs patients, afin d’atteindre la meilleure couverture vaccinale possible.
En 2019-2020, les trois quarts des personnes en réanimation étaient éligibles à la vaccination, mais moins d’un tiers avaient été vaccinées, selon Santé publique France.
Le médecin devra notamment accompagner en priorité les publics à risque dans leur démarche vaccinale. Il reste libre de ses prescriptions, dans les limites fixées par la loi et compte tenu des données acquises de la science, et conserve une marge d’appréciation qui lui permettra de prescrire ou de réaliser une vaccination à un patient non ciblé par les recommandations s’il estime que sa situation le justifie.
Le chiffre du mois
75%, c’est l’objectif de couverture vaccinale antigrippe sur les personnes ciblées préconisé par l’OMS. L’année dernière, le taux de couverture vaccinale de la population ciblée n’était que de 47,8 %.
Actus
Vade-mecum et violences conjugales
Le Conseil national de l’Ordre des médecins publie – en partenariat avec le ministère de la Justice et la Haute Autorité de santé – un guide pratique à destination des professionnels de santé sur le secret médical dans le cadre des violences au sein du couple. Ce guide pratique a notamment pour but d’accompagner les médecins dans la mise en œuvre des nouvelles dispositions de l’article 226-14 du code pénal, à savoir, dans certaines circonstances strictement encadrées par la loi, la possibilité pour les médecins d’émettre un signalement au procureur sans l’accord de la victime.Opposition à la suppression de la clause de conscience relative à l’IVG
À la suite du vote en première lecture par l’Assemblée nationale, le 8 octobre, de la proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement »,Campagne de dépistage de l’Anecamps
La délégation interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement a mené mi-octobre, avec l’association Anecamps, une campagne de repérage « Agir tôt ». L’objectif : aider les parents à reconnaître rapidement les signes d’un développement inhabituel chez l’enfant en les informant et en les guidant vers leur médecin. Chaque année, environ 35 000 enfants français naissent avec un trouble du neuro-développement mais ils ne seront diagnostiqués que vers leurs 7 ans. La campagne « Agir tôt » a diffusé une série de 9 films d’animation qui illustrent certains signes d’alerte.et à l’information sur les accompagnements
À découvrir
Le modèle de signalement au procureur de violences conjugales
L’Ordre des médecins a publié un au procureur de la République concernant un majeur victime de violences conjugales. Ce signalement est autorisé dans le cadre de l’article 226-14 du code pénal quand un médecin estime en conscience que ces violences mettent la vie de la victime en danger immédiat et que celle-ci n’est pas en mesure de se protéger en raison de la contrainte morale résultant de l’emprise exercée par l’auteur des violences.
En images
L’entraide : une solidarité globale
Le Dr Jacques Morali, délégué général aux relations internes au Cnom et responsable de l’entraide entre 2017 et 2019, revient sur la philosophie de l’entraide : une solidarité globale qui peut intervenir sur des problèmes d’ordre personnel, familial, professionnel et social.
En veille
Décret sur le refus des soins
Covid-19 : une plateforme de mise en relation pour les renforts
Pour faciliter la gestion des renforts et coordonner les opérations de soutien, le ministère des Solidarités et de la Santé a développé une plateforme « renfort RH-Crise ». L’objectif, faciliter la mise en relation, l’identification et le recrutement de volontaires au profit des structures sanitaires et médico-sociales nécessitant des renforts.+ d’infos :
Déplacements professionnels des médecins et couvre-feu

Alors que le couvre-feu est entré en vigueur dans neuf métropoles depuis le samedi 17 octobre, le Conseil national de l’Ordre des médecins appelle l’exécutif, et en particulier le ministère de l’Intérieur, à faciliter l’indispensable circulation des médecins entre 21h et 6h du matin.
En effet, tous les professionnels, qu’ils soient médecins hospitaliers ou libéraux, doivent pouvoir bénéficier d’une liberté de circulation sans attestation, sur simple présentation de leur carte professionnelle aux forces de police et de sécurité.
La lutte contre le COVID-19, l’efficacité de l’organisation des soins sur le territoire, et la qualité des prises en charge des patients reposent en grande partie sur les médecins. Il est donc impératif que tout soit mis en œuvre pour faciliter leur exercice professionnel.
CNIL : RGPD et cabinets médicaux

Un référentiel relatif aux traitements de données à caractère personnel destinés à la gestion des cabinets médicaux et paramédicaux a été
Les médecins qui exercent à titre libéral détiennent des données personnelles concernant les patients pour les besoins de leur prise en charge.
En tant que responsables de traitements de données à caractère personnel, ils sont soumis aux dispositions du règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la loi du 6 janvier 1978 modifiée (LIL).
Ce référentiel a pour objet d’aider les médecins qui exercent à titre libéral à mettre en conformité les traitements de données personnelles utilisés dans le cadre de la gestion d’un cabinet médical.
Il apporte quelques évolutions par rapport à la situation antérieure et précise les nouvelles obligations liées au processus de conformité.
.
file_download
Secret médical et violences au sein du couple

Créé dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, le groupe de travail piloté par le ministère de la Justice – dont l’Ordre fait partie intégrante – dévoile aujourd’hui un guide pratique visant à éclairer les professionnels de santé, en particulier les médecins, sur l’évolution de l’article 226-14 du Code pénal.
Pédagogique, le guide précise d’abord les contours de cette dérogation permissive. Il rappelle aux professionnels de santé que la levée du secret médical est désormais possible lorsque les violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat, et que cette dernière se trouve sous l’emprise de l’auteur des violences. Il est également stipulé que le médecin doit s’efforcer d’obtenir l’accord de la victime ou, en cas de refus, l’informer du signalement fait au Procureur de la République.
Le vade-mecum met ensuite différentes ressources à la disposition des soignants, dont une fiche de signalement à transmettre au Procureur de la République, ainsi que des informations sur le circuit juridictionnel dudit signalement. Il contient également des outils pratiques pour aider les médecins à évaluer les situations de danger immédiat et d’emprise, grâce à des questionnements et des exemples concrets.
L’Ordre des médecins se félicite de la parution de ce vade-mecum, dont l’objectif est de renforcer la protection des victimes de violences conjugales en apportant des outils pratiques aux médecins. Il est le résultat d’une mobilisation soutenue de l’institution ordinale aux côtés du Ministère de la Justice, de la HAS et de nombreux autres acteurs, notamment associatifs, au service de l’intérêt général.
En accompagnant l’élaboration de la loi, et en prenant l’initiative de créer le Comité national des violences intra-familiales (CNVIF) fin avril 2020, l’Ordre s’est positionné comme un acteur privilégié des pouvoirs publics dans la lutte contre ce fléau. L’institution ordinale s’engage à poursuivre ce travail d’accompagnement et de mise en application de la loi sur tout le territoire, afin d’harmoniser les pratiques, d’éclairer les professionnels et de renforcer la protection des victimes.
local_library