Médecins n°spécial personnes vulnérables
Temps de lecture : 0 mn

Personnes handicapées, personnes âgées.... Comment renforcer la bientraitance des personnes vulnérables ?
Médecins n°41
Temps de lecture : 0 mn

Retrouver la confiance des patients - Grande consultation de l'Ordre - Exercice des médecins du travail, de l’Éducation nationale, territoriaux...
Prévention et répression du trafic des médicaments
Temps de lecture : 3 mn
L'Ordre des médecins réclame une politique de prévention et de répression du trafic des médicaments falsifiés à l’échelle internationale.
Manifeste des Académies et des Ordres (médecins, pharmaciens, vétérinaires)
Face au développement du trafic des médicaments falsifiés dans le monde et la quasi-impunité dont bénéficient leurs auteurs pour qui la vie et la santé ne comptent pas, les trois Académies (médecine, pharmacie, vétérinaire) s’unissent au nom de la défense de la santé publique pour dénoncer la gravité de ces pratiques et pour que soit mise en œuvre une politique de prévention et de répression de ces agissements à l’échelle internationale.
Les Académies et les Ordres soulignent que le droit à la santé est imprescriptible et que la fabrication, le transport, la détention et la vente de médicaments ou de vaccins falsifiés sont des crimes qui doivent être, comme le terrorisme, poursuivis et sanctionnés en raison des graves menaces qu’ils font peser sur la santé publique dans le monde.
Les Académies et les Ordres dénoncent la lenteur du processus de ratification de la Convention Médicrime (Convention du Conseil de l’Europe sur la contrefaçon des produits médicaux et les infractions similaires menaçant la santé publique (Moscou 28 octobre 2011) initié par le Gouvernement en janvier 2015, qui n’est toujours pas achevé et attendent, par ailleurs, ce même achèvement de la part de l’Union européenne, des pays européens et plus largement du monde entier.
Les Académies et les Ordres constatent que ce fléau n’épargne plus aucune région du monde, du fait notamment de la vente de ces produits via Internet. Elles réclament en conséquence que soient garanties, pour les pays qui en sont principalement victimes, la sécurité et la pérennité de l’approvisionnement en médicaments, en particulier de leur distribution en gros, avec la transparence et la traçabilité des flux commerciaux et financiers.
Les Académies et les Ordres regrettent, devant cette situation, le retard et l’insuffisance des moyens mis en œuvre. De simples opérations « coups de poing » dans les marchés des pays vulnérables ou des « coups de filet » spectaculaires s’avèrent insuffisants. Il est indispensable qu’au niveau mondial, sous l’égide des instances officielles, soient décidées et coordonnées des politiques inter-gouvernementales et des actions professionnelles.
Les Académies et les Ordres attendent, en premier lieu, une politique de répression de ces trafics avec une extension de la Convention Médicrime, qui criminalise le trafic des médicaments falsifiés, et souhaitent que ces politiques soient intégrées en tant que priorité dans les plans d’action des Organisations internationales en charge de la santé publique.
Les Académies et les Ordres rappellent enfin, en second lieu, qu’une politique de prévention de ces trafics requiert un accès facilité aux médicaments de la part des pays défavorisés, avec deux démarches prioritaires : un prix de vente adapté aux nécessités de la santé publique de ces pays et la mise en place progressive d’une couverture sanitaire des populations concernées.
Un décret d'application pour contrôler les déclarations d'intérêt
Temps de lecture : 2 mn
L'Ordre rappelle l'impératif de mettre en oeuvre le décret d'application permettant de contrôler toutes les déclarations d'intérêt.
Seule cette application effective permettra de garantir une transparence pleine et entière des relations entre les médecins et l’industrie de la santé, au bénéfice de tous.
L’Ordre des médecins rappelle que la seule façon de prévenir tout risque de mise en cause de l'impartialité de l’expertise médicale est d’installer une vraie transparence. Il est pour cela impératif que le gouvernement mette en place le décret d’application permettant le contrôle des toutes les déclarations d’intérêt et rémunérations consenties, conformément à la loi.
Depuis 2010, l'Ordre des médecins a pris clairement position en faveur d'une transparence totale des relations entre les médecins et les industriels, garantie indispensable et condition préalable du climat de confiance entre patients, médecins et industrie pharmaceutique, au bénéfice de tous.
Pour ce faire, l'Ordre des médecins a alerté le gouvernement à plusieurs reprises sur la nécessité de publier le décret d’application permettant d’assurer le contrôle de toutes les déclarations de liens d’intérêt entre le corps médical et l’industrie de la santé.
L’Ordre des médecins estime que les suspicions actuelles de conflits d’intérêts de certains praticiens auraient pu être évitées si ses recommandations avaient été entendues.
L’Ordre des médecins attend donc au plus vite du gouvernement la publication effective du décret d’application sur la transparence qui seul permettra de garantir à l’avenir la prévention des conflits d'intérêts en matière d'expertise médicale.
L’Ordre des médecins rappelle que la seule façon de prévenir tout risque de mise en cause de l'impartialité de l’expertise médicale est d’installer une vraie transparence. Il est pour cela impératif que le gouvernement mette en place le décret d’application permettant le contrôle des toutes les déclarations d’intérêt et rémunérations consenties, conformément à la loi.
Depuis 2010, l'Ordre des médecins a pris clairement position en faveur d'une transparence totale des relations entre les médecins et les industriels, garantie indispensable et condition préalable du climat de confiance entre patients, médecins et industrie pharmaceutique, au bénéfice de tous.
Pour ce faire, l'Ordre des médecins a alerté le gouvernement à plusieurs reprises sur la nécessité de publier le décret d’application permettant d’assurer le contrôle de toutes les déclarations de liens d’intérêt entre le corps médical et l’industrie de la santé.
L’Ordre des médecins estime que les suspicions actuelles de conflits d’intérêts de certains praticiens auraient pu être évitées si ses recommandations avaient été entendues.
L’Ordre des médecins attend donc au plus vite du gouvernement la publication effective du décret d’application sur la transparence qui seul permettra de garantir à l’avenir la prévention des conflits d'intérêts en matière d'expertise médicale.
Médecins n°40
Temps de lecture : 0 mn

8 idées reçues et corrigées sur la démographie - Questionnaires de santé, certificats et assurances - Organisation de la pharmacovigilance.
Bilan 2015 de la permanence des soins
Temps de lecture : 6 mn
L'Ordre des médecins plaide pour une gouvernance mieux partagée et une remise à plat profonde de l’organisation territoriale des soins.
Malgré l’engagement des généralistes volontaires pour répondre aux demandes de soins de la population en dehors des horaires d’ouverture des cabinets, le dispositif de la permanence des soins demeure fragile
Pour répondre durablement à la problématique de la PDS, l’Ordre des médecins plaide pour une gouvernance mieux partagée et une remise à plat profonde de l’organisation territoriale des soins
La souligne que la mobilisation des médecins généralistes volontaires a globalement permis de répondre aux besoins de la population en matière de permanence des soins (PDS) sur l’année 2015. Pour autant, au niveau de certains territoires, voire de départements entiers, le dispositif continue de se fragiliser. L’Ordre des médecins rappelle son inquiétude sur le manque d’accompagnement apporté aux médecins volontaires pour assurer cette mission de service public et plaide pour une gouvernance mieux partagée et une remise à plat profonde de l’organisation territoriale des soins.
En 2015, au niveau national, le taux de médecins volontaires pour la PDS a été de 65%, soit un niveau d’engagement très légèrement en baisse par rapport à 2014 (67%). Cette réalité ne doit pas néanmoins masquer les nombreuses disparités selon les territoires :
Face à ce constat, l’Ordre regrette que la PDS n’ait tenu qu’une place minime dans le texte de la loi de modernisation de notre système de santé même si la création d’un numéro d’appel unique national pour joindre la Régulation a été votée, le CNOM ayant obtenu sa gratuité.
Si, au niveau des ARS, de nombreuses expérimentations ont été entreprises, celle menée à l’échelle de plusieurs départements en Pays-de-la Loire et qui a permis de remettre à plat l’organisation globale du dispositif de la PDS a été suivie de près. Il s’agissait de redynamiser le volontariat en assurant aux médecins une rémunération attractive par l’instauration de forfaits. L’Ordre des médecins sera attentif à l’éventuelle transposition de cette expérience à d’autres régions (rendue possible par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2016 pour éviter le risque d’uniformisation des dispositifs de PDS hors du champ conventionnel, situation qui ne semble pas souhaitable là où l’offre de soins est suffisante et satisfait les médecins qui l’assure.
Si le CNOM prend acte que la LFSS 2016 ait acté la création d’un forfait pour l’établissement des certificats de décès (mesure qu’il réclamait depuis des années), nous déplorons que d’autres de nos demandes visant à combler des inégalités entre médecins exerçant en PDS n’aient pas été entendues. : par exemple, les effecteurs de terrain restent toujours sans couverture assurancielle et ne peuvent bénéficier des mesures attractives de défiscalisation lorsqu’ils remplissent cette mission de service public.
Le dispositif de la PDS ne pourra être renforcé durablement que par un travail en commun entre les ARS (en charge de l’organisation du dispositif depuis la loi HPST) et les organisations représentatives des médecins généralistes. Le niveau de concertation est encore trop faible, quand il ne se limite pas à une simple information des décisions prises sans l’avis des médecins, ce qui a pour conséquence de fragiliser directement leur implication dans le volontariat.
L’Ordre rappelle que seule une remise à plat profonde de l‘organisation territoriale des soins à travers la mise en place d’un échelon territorial unique de prise en charge permettra de répondre durablement à la problématique de la PDS. Cette proposition a été détaillée dans publié le 26 janvier 2016. Ce défi sera d’autant plus présent avec la création des « super-régions » qui, plus éloignées des réalités du terrain, ne manqueront pas de soulever de nombreuses questions chez les acteurs de la PDS.
Enfin, l’Ordre appelle une nouvelle fois à une sensibilisation de la population sur la bonne utilisation du dispositif de la PDS à travers de grandes campagnes d’information qu’il réclame depuis plus de 10 ans.
.
Pour répondre durablement à la problématique de la PDS, l’Ordre des médecins plaide pour une gouvernance mieux partagée et une remise à plat profonde de l’organisation territoriale des soins
La souligne que la mobilisation des médecins généralistes volontaires a globalement permis de répondre aux besoins de la population en matière de permanence des soins (PDS) sur l’année 2015. Pour autant, au niveau de certains territoires, voire de départements entiers, le dispositif continue de se fragiliser. L’Ordre des médecins rappelle son inquiétude sur le manque d’accompagnement apporté aux médecins volontaires pour assurer cette mission de service public et plaide pour une gouvernance mieux partagée et une remise à plat profonde de l’organisation territoriale des soins.
Résultats de l’enquête de 2015
En 2015, au niveau national, le taux de médecins volontaires pour la PDS a été de 65%, soit un niveau d’engagement très légèrement en baisse par rapport à 2014 (67%). Cette réalité ne doit pas néanmoins masquer les nombreuses disparités selon les territoires :
- Alors que le pourcentage de volontaires reste supérieur à 60% dans 66 départements (un chiffre record depuis 13 ans), 25 départements enregistrent une baisse du volontariat, dont 15 qui accusent une baisse de 10% et plus (Alpes-de-Haute-Provence, Corrèze, Creuse, Drôme, Gers, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Meurthe-et-Moselle, Bas-Rhin, Yonne, etc.). A l’inverse 6 départements (Haute-Corse, Indre, Loire-Atlantique, Haute-Marne, Var, Val-d’Oise) enregistrent une hausse du volontariat de plus de 10%. Ces évolutions du volontariat, à la hausse comme à la baisse, concernent des départements ruraux comme des départements à forte densité urbaine.
- Environ 8% des territoires de PDS, issus de la sectorisation de chaque département par les agences régionales de santé (ARS), ne fonctionnent pas en soirée (20h-minuit) en raison d’un déficit de médecins, tandis que 15% disposent d’un maximum de 5 volontaires pour organiser un tour de garde.
Des initiatives locales reprises au niveau national
Face à ce constat, l’Ordre regrette que la PDS n’ait tenu qu’une place minime dans le texte de la loi de modernisation de notre système de santé même si la création d’un numéro d’appel unique national pour joindre la Régulation a été votée, le CNOM ayant obtenu sa gratuité.
Si, au niveau des ARS, de nombreuses expérimentations ont été entreprises, celle menée à l’échelle de plusieurs départements en Pays-de-la Loire et qui a permis de remettre à plat l’organisation globale du dispositif de la PDS a été suivie de près. Il s’agissait de redynamiser le volontariat en assurant aux médecins une rémunération attractive par l’instauration de forfaits. L’Ordre des médecins sera attentif à l’éventuelle transposition de cette expérience à d’autres régions (rendue possible par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2016 pour éviter le risque d’uniformisation des dispositifs de PDS hors du champ conventionnel, situation qui ne semble pas souhaitable là où l’offre de soins est suffisante et satisfait les médecins qui l’assure.
Si le CNOM prend acte que la LFSS 2016 ait acté la création d’un forfait pour l’établissement des certificats de décès (mesure qu’il réclamait depuis des années), nous déplorons que d’autres de nos demandes visant à combler des inégalités entre médecins exerçant en PDS n’aient pas été entendues. : par exemple, les effecteurs de terrain restent toujours sans couverture assurancielle et ne peuvent bénéficier des mesures attractives de défiscalisation lorsqu’ils remplissent cette mission de service public.
Simplifier l’organisation territoriale
Le dispositif de la PDS ne pourra être renforcé durablement que par un travail en commun entre les ARS (en charge de l’organisation du dispositif depuis la loi HPST) et les organisations représentatives des médecins généralistes. Le niveau de concertation est encore trop faible, quand il ne se limite pas à une simple information des décisions prises sans l’avis des médecins, ce qui a pour conséquence de fragiliser directement leur implication dans le volontariat.
L’Ordre rappelle que seule une remise à plat profonde de l‘organisation territoriale des soins à travers la mise en place d’un échelon territorial unique de prise en charge permettra de répondre durablement à la problématique de la PDS. Cette proposition a été détaillée dans publié le 26 janvier 2016. Ce défi sera d’autant plus présent avec la création des « super-régions » qui, plus éloignées des réalités du terrain, ne manqueront pas de soulever de nombreuses questions chez les acteurs de la PDS.
Enfin, l’Ordre appelle une nouvelle fois à une sensibilisation de la population sur la bonne utilisation du dispositif de la PDS à travers de grandes campagnes d’information qu’il réclame depuis plus de 10 ans.
La permanence des soins a pour objectif de répondre aux demandes de soins non programmés de la population toutes les nuits, ainsi que les weekends et jours fériés. Basée sur le volontariat depuis 2002, la PDS est assurée majoritairement par les généralistes libéraux. Son organisation est régionalisée depuis 2010. Le rapport annuel sur la PDS permet un état des lieux de la situation dans les territoires. Créé en 2002, il s’appuie sur les données des 100 conseils départementaux et des 22 conseils régionaux de l’Ordre des médecins. |
.
Médecins n°39
Temps de lecture : 0 mn

La santé connectée : enjeux et perspectives - Dialogue médecin-patient : faire progresser la démocratie sanitaire - Dossier sur la fin de vie.
La santé dans la société de l’information et de la communication
Temps de lecture : 8 mn
L’Ordre des médecins a organisé un débat consacré à "La santé dans la société de l’information et de la communication".
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a organisé le 16 février un débat consacré à « La santé dans la société de l’information et de la communication », avant la publication, en avril prochain, d’un document de repères déontologiques à destination des médecins.
Nous vivons dans un monde avide d’informations sur tous les sujets, la santé et la médecine n’y échappent pas. Elles y tiennent même une grande place. Les moyens modernes de communication véhiculent sans interruption, en particulier via le web, des informations parfois incertaines, se préoccupant peu de la fiabilité de leurs sources. L’information du grand public se réduit ainsi parfois au scoop journalistique, au buzz sur Internet, à la rumeur sur les réseaux sociaux, au détriment d’informations fiables, validées, analysées, commentées sur des faits objectifs et des critères vérifiables.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins, très impliqué sur les questions liées à la e-santé et aux nouvelles pratiques de santé dans le monde actuel, a organisé ce débat pour interroger la façon de traiter les problématiques de santé dans la société de l’information et de la communication, tant la santé se distingue par sa nature et dans les textes de loi.
Après l’ouverture du Débat par le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de L’Ordre des médecins, cinq personnalités venant d’horizons différents ont pu échanger sur les problématiques liées aux conséquences de ce nouvel accès à l’information de santé pour les patients, les médecins et pour la relation patient-médecin ; sur l’apparition de sites internet et d’applications spécialisées et leurs conséquences, en termes notamment de déontologie pour les médecins ; sur les contraintes qui s’imposent aux journalistes et aux annonceurs traitant des problématiques de santé, notamment sur le net, et sur l’exercice de la médecine à l’avenir.
Le Cnom publiera en avril un document sur les repères déontologiques pour le médecin dans la société de l’information et de la communication et sur la frontière, parfois difficile à tracer et ce notamment sur le web, entre information utile pour le public et publicité pour le médecin.
« L’Ordre des médecins est largement investi dans la réflexion sur les nouvelles technologies et les nouvelles modalités d’information. Nous estimons qu’il est nécessaire que l’Ordre apparaisse de façon lisible pour tracer des voies qui permettent aux médecins et aux professionnels de savoir où ils en sont par rapport à l’ensemble des sollicitations, des moyens technologiques qui s’offrent à eux.
Un rapport sur l’information et la communication est en cours d’élaboration et cette matinée débat va contribuer à enrichir notre réflexion. Elle permettra au premier vice-Président du Conseil national Jacques Lucas de conduire à terme ce rapport, et contribuera à ce que les médecins y trouvent les voies nécessaires pour pouvoir se réaliser dans leur exercice tout en restant dans le cadre du contrat déontologique qui est le nôtre et qui a pour objectif de protéger la patient et l’usager de santé. »
« La santé vit ce que tous les secteurs vivent avec le numérique. Le numérique est notamment un formidable outil de prévention et il est sous-utilisé. Nous avons la capacité de tirer un très grand profit de ces technologies ; il faut trouver le moyen organisationnel de faire bouger les choses.
Le Conseil national du numérique a proposé la création d’une plate-forme qui labellise l’information santé partagée grâce aux réseaux, mais en co-construction et en adéquation avec ce monde numérique où médecins comme patients sont source d’information.
Plus largement l'expérience confirme le fait que l'humain revient au cœur de ces dispositifs numériques. Je ne suis donc pas pessimiste sur l’avenir du rôle du médecin. »
« L’information doit changer quelque chose dans la compréhension du monde. Cela veut dire que l’information peut être bonne mais délétère, et c’est là que le soignant intervient, en tant que médiateur pour aider quelqu’un. Celui qui est en souffrance est en attente d’information : comment peut-il changer sa compréhension de cette vie qui est modifiée à cause d’une maladie sans quelqu’un qui l’aide à appréhender la nouvelle donne qu’est sa maladie ou celle de ses proches ?
Je ne suis pas très inquiet pour les médecins du futur. Le numérique est une nouvelle ère, une nouvelle grammaire du regard de l’homme sur lui-même. Mais cela ne peut remplacer l’éducation thérapeutique, faite d’heures d’accompagnement entre soignants et soignés, des heures avant même que la personne n’assume sa maladie, pour que le patient comprenne la maladie dont il souffre. Accompagner le patient qui a osé avouer qu’il est dans cette vulnérabilité d’humain ne passe pas par la e-santé, mais par la patte humaine de la relation clinique. »
« Si les médecins ne prennent pas cette place en tant que source d’information qui leur est légitime, elle sera prise par d’autres. Dans les supports de publicité traditionnels, la distinction entre publicité et éditorial est effective depuis longtemps, mais des difficultés demeurent dans le cas d’internet, et dans le cas des applis santé nous sommes totalement démunis.
L’ARPP travaille sur l’éthique depuis 80 ans et on a appris de manière essentielle que l’on ne peut pas faire de l’éthique tout seul.. Il faut avoir le courage, l’humilité, l’ouverture d’esprit, l’intelligence de s’ouvrir à la société, d’accepter le débat avec la société civile pour entendre leurs souhaits, leurs demandes, et les associer au contrôle des règles. »
« Je ne suis pas sûr que la santé soit le seul domaine concerné par cette problématique. Les journalistes qui s’occupent des questions de santé ont des réflexions en interne ou en externe sur la façon dont on traite ces sujets, mais nous n’avons pas à nous positionner : ce n’est ni bien ni mal, c’est une évolution et il faut faire avec.
Je m’interroge : quel problème cela pose-t-il ? Est-ce un problème de santé publique ? C’est aux médecins de s’exprimer à ce sujet, mais il semble que ces évolutions interrogent avant tout la profession, qui voit notamment sa parole en tant que référent et autorité morale, y compris sur ses patients, désacralisée. Tout le monde est d'accord pour dire que les applis sont là, que le numérique est là. C'est une évidence. Le plus important est de prendre le train en marche, notamment dans la formation des médecins.
Il y a consensus sur le fait que c’est un enjeu majeur, mais a priori les médecins, qui ont une formation scientifique poussée, sont les mieux placés pour faire face aux nouvelles technologies. Ce n’est pas un logiciel qui prescrit et heureusement le rôle du praticien reste important. C’est un chantier qui est devant vous comme devant d’autres professions. »
« Le médecin est considéré dans notre société comme étant la première source fiable d’information en santé. Comment alors peut-on par un code et par l’action des chambres disciplinaires qui disent le droit déontologique, lui interdire de produire de l’information pertinente au prétexte qu’il ferait de la publicité ? Par ailleurs, les risques de la fausse information ou de la mauvaise information que peut trouver le patient sont souvent mis en avant, mais il faut voir également tous les avantages que présentent pour la personne une éducation à la santé.
Le Conseil de l’Ordre appelle depuis 5 ou 6 ans à une gouvernance de la e-santé qui n’existe pas en France. Cette gouvernance ne doit pas être productrice de textes, mais plutôt s’orienter vers une régulation par la co-construction qui associera les médecins, les professionnels de santé, le monde du numérique, les industriels et la puissance publique. Il n’est pas question de dépouiller l’État de son rôle.
Il faut aussi intégrer le numérique dans l’organisation des soins sur le territoire, comme l’ont appelé de leurs vœux 70% de nos confrères au terme de la Grande consultation que nous avons menée. A ce titre, nous avons un gros devoir de pédagogie, en tant qu’Ordre, vis-à-vis du corps professionnel.
Ce débat enrichira grandement le document que nous publierons au mois d’avril. ».
Nous vivons dans un monde avide d’informations sur tous les sujets, la santé et la médecine n’y échappent pas. Elles y tiennent même une grande place. Les moyens modernes de communication véhiculent sans interruption, en particulier via le web, des informations parfois incertaines, se préoccupant peu de la fiabilité de leurs sources. L’information du grand public se réduit ainsi parfois au scoop journalistique, au buzz sur Internet, à la rumeur sur les réseaux sociaux, au détriment d’informations fiables, validées, analysées, commentées sur des faits objectifs et des critères vérifiables.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins, très impliqué sur les questions liées à la e-santé et aux nouvelles pratiques de santé dans le monde actuel, a organisé ce débat pour interroger la façon de traiter les problématiques de santé dans la société de l’information et de la communication, tant la santé se distingue par sa nature et dans les textes de loi.
Après l’ouverture du Débat par le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de L’Ordre des médecins, cinq personnalités venant d’horizons différents ont pu échanger sur les problématiques liées aux conséquences de ce nouvel accès à l’information de santé pour les patients, les médecins et pour la relation patient-médecin ; sur l’apparition de sites internet et d’applications spécialisées et leurs conséquences, en termes notamment de déontologie pour les médecins ; sur les contraintes qui s’imposent aux journalistes et aux annonceurs traitant des problématiques de santé, notamment sur le net, et sur l’exercice de la médecine à l’avenir.
Sont intervenus dans le cadre de ce débat :
- Christine BALAGUÉ, vice-présidente du Conseil national du Numérique
- Alain de BROCA, praticien hospitalier, philosophe et directeur de l’Espace éthique de Picardie
- Catherine GRELIER-LENAIN, directrice déontologie de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité
- Marc PAYET, grand reporteur, journaliste thématique santé au Parisien
- Jacques LUCAS, vice-président du CNOM, délégué général aux systèmes d’information en santé
Le Cnom publiera en avril un document sur les repères déontologiques pour le médecin dans la société de l’information et de la communication et sur la frontière, parfois difficile à tracer et ce notamment sur le web, entre information utile pour le public et publicité pour le médecin.
Patrick BOUET, Président du Conseil national de l’Ordre des médecins
« L’Ordre des médecins est largement investi dans la réflexion sur les nouvelles technologies et les nouvelles modalités d’information. Nous estimons qu’il est nécessaire que l’Ordre apparaisse de façon lisible pour tracer des voies qui permettent aux médecins et aux professionnels de savoir où ils en sont par rapport à l’ensemble des sollicitations, des moyens technologiques qui s’offrent à eux.
Un rapport sur l’information et la communication est en cours d’élaboration et cette matinée débat va contribuer à enrichir notre réflexion. Elle permettra au premier vice-Président du Conseil national Jacques Lucas de conduire à terme ce rapport, et contribuera à ce que les médecins y trouvent les voies nécessaires pour pouvoir se réaliser dans leur exercice tout en restant dans le cadre du contrat déontologique qui est le nôtre et qui a pour objectif de protéger la patient et l’usager de santé. »
Christine BALAGUÉ, vice-présidente du Conseil national du Numérique
« La santé vit ce que tous les secteurs vivent avec le numérique. Le numérique est notamment un formidable outil de prévention et il est sous-utilisé. Nous avons la capacité de tirer un très grand profit de ces technologies ; il faut trouver le moyen organisationnel de faire bouger les choses.
Le Conseil national du numérique a proposé la création d’une plate-forme qui labellise l’information santé partagée grâce aux réseaux, mais en co-construction et en adéquation avec ce monde numérique où médecins comme patients sont source d’information.
Plus largement l'expérience confirme le fait que l'humain revient au cœur de ces dispositifs numériques. Je ne suis donc pas pessimiste sur l’avenir du rôle du médecin. »
Alain de BROCA, praticien hospitalier, philosophe et directeur de l’Espace éthique de Picardie
« L’information doit changer quelque chose dans la compréhension du monde. Cela veut dire que l’information peut être bonne mais délétère, et c’est là que le soignant intervient, en tant que médiateur pour aider quelqu’un. Celui qui est en souffrance est en attente d’information : comment peut-il changer sa compréhension de cette vie qui est modifiée à cause d’une maladie sans quelqu’un qui l’aide à appréhender la nouvelle donne qu’est sa maladie ou celle de ses proches ?
Je ne suis pas très inquiet pour les médecins du futur. Le numérique est une nouvelle ère, une nouvelle grammaire du regard de l’homme sur lui-même. Mais cela ne peut remplacer l’éducation thérapeutique, faite d’heures d’accompagnement entre soignants et soignés, des heures avant même que la personne n’assume sa maladie, pour que le patient comprenne la maladie dont il souffre. Accompagner le patient qui a osé avouer qu’il est dans cette vulnérabilité d’humain ne passe pas par la e-santé, mais par la patte humaine de la relation clinique. »
Catherine GRELIER-LENAIN, directrice déontologie de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité
« Si les médecins ne prennent pas cette place en tant que source d’information qui leur est légitime, elle sera prise par d’autres. Dans les supports de publicité traditionnels, la distinction entre publicité et éditorial est effective depuis longtemps, mais des difficultés demeurent dans le cas d’internet, et dans le cas des applis santé nous sommes totalement démunis.
L’ARPP travaille sur l’éthique depuis 80 ans et on a appris de manière essentielle que l’on ne peut pas faire de l’éthique tout seul.. Il faut avoir le courage, l’humilité, l’ouverture d’esprit, l’intelligence de s’ouvrir à la société, d’accepter le débat avec la société civile pour entendre leurs souhaits, leurs demandes, et les associer au contrôle des règles. »
Marc PAYET, grand reporter, journaliste thématique santé au Parisien
« Je ne suis pas sûr que la santé soit le seul domaine concerné par cette problématique. Les journalistes qui s’occupent des questions de santé ont des réflexions en interne ou en externe sur la façon dont on traite ces sujets, mais nous n’avons pas à nous positionner : ce n’est ni bien ni mal, c’est une évolution et il faut faire avec.
Je m’interroge : quel problème cela pose-t-il ? Est-ce un problème de santé publique ? C’est aux médecins de s’exprimer à ce sujet, mais il semble que ces évolutions interrogent avant tout la profession, qui voit notamment sa parole en tant que référent et autorité morale, y compris sur ses patients, désacralisée. Tout le monde est d'accord pour dire que les applis sont là, que le numérique est là. C'est une évidence. Le plus important est de prendre le train en marche, notamment dans la formation des médecins.
Il y a consensus sur le fait que c’est un enjeu majeur, mais a priori les médecins, qui ont une formation scientifique poussée, sont les mieux placés pour faire face aux nouvelles technologies. Ce n’est pas un logiciel qui prescrit et heureusement le rôle du praticien reste important. C’est un chantier qui est devant vous comme devant d’autres professions. »
Jacques LUCAS, vice-président du CNOM, délégué général aux systèmes d’information en santé
« Le médecin est considéré dans notre société comme étant la première source fiable d’information en santé. Comment alors peut-on par un code et par l’action des chambres disciplinaires qui disent le droit déontologique, lui interdire de produire de l’information pertinente au prétexte qu’il ferait de la publicité ? Par ailleurs, les risques de la fausse information ou de la mauvaise information que peut trouver le patient sont souvent mis en avant, mais il faut voir également tous les avantages que présentent pour la personne une éducation à la santé.
Le Conseil de l’Ordre appelle depuis 5 ou 6 ans à une gouvernance de la e-santé qui n’existe pas en France. Cette gouvernance ne doit pas être productrice de textes, mais plutôt s’orienter vers une régulation par la co-construction qui associera les médecins, les professionnels de santé, le monde du numérique, les industriels et la puissance publique. Il n’est pas question de dépouiller l’État de son rôle.
Il faut aussi intégrer le numérique dans l’organisation des soins sur le territoire, comme l’ont appelé de leurs vœux 70% de nos confrères au terme de la Grande consultation que nous avons menée. A ce titre, nous avons un gros devoir de pédagogie, en tant qu’Ordre, vis-à-vis du corps professionnel.
Ce débat enrichira grandement le document que nous publierons au mois d’avril. ».
Médecins n°38
Temps de lecture : 0 mn

Automédication et nouvelles technologies - Maltraitance des enfants : ouvrir l’œil et intervenir.
Médecins n°37
Temps de lecture : 0 mn

Flux migratoires des médecins - Profession médecin, un engagement pour faire progresser la société - Bon usage du médicament.