Au service des médecins dans l’intérêt des patients

Un palmarès des médecins experts qui n’en est pas un !

Temps de lecture : 4 mn
Un palmarès des médecins experts qui n’en est pas un !
Communiqué commun
La Conférence des Doyens de Médecine, le Conseil national de l’Ordre des médecins, le Conseil national des universités santé, les Conférences des Présidents de CME de CHU et des Directeurs généraux de CHU s’unissent et s’élèvent ensemble contre le palmarès « Médecins experts 2023 » publié par Le Point (édition 27 avril 2023 n° 2647). Ce classement, qui se fonde sur des informations subjectives et tronquées, porte préjudice tant aux praticiens qu’à la médecine et donc aux patients.

Une atteinte à la déontologie médicale
Le journal Le Point vient de publier ce qu’il estime être un palmarès des meilleurs médecins « experts » dans leur discipline. Cette publication, qui porte atteinte de manière grave à la déontologie médicale et risque d’induire en erreur les patients, intervient malgré de multiples mises en garde de la part du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), de la Conférence des Doyens de médecine, de la Conférence des directeurs généraux de CHU, de la Conférence des Présidents de CME de CHU et d’Unicancer.

Un palmarès non représentatif
La plupart des médecins cités dans ce palmarès n’ont pourtant pas répondu aux questionnaires, sur les consignes de l’Ordre des médecins et de leurs institutions représentatives. Certains experts de très grande qualité sont au contraire absents du classement car ils ont pris le temps d’exiger explicitement auprès du journal de ne pas y figurer.

Sur 1 000 médecins cités, 797 exercent en CHU (79,7 %) 126 en privé non lucratif (en particulier les Centres de Lutte Contre le Cancer) soit 12,6 %, 27 (2,7 %) en hôpitaux généraux et 49 (4,9 %) en privé lucratif, ce qui signifie que ce classement ne concerne que la médecine de recours et donc un nombre limité de patients.

Un palmarès injuste envers les médecins et les personnels non-médicaux
Le classement du Point est injuste et discriminatoire vis-à-vis des médecins experts. Il semble également mettre en doute la capacité des médecins généralistes à orienter leurs patients vers des praticiens de qualité adaptés à leur pathologie.
Les personnels paramédicaux, acteurs essentiels pour assurer la qualité de la filière des soins, sont quant à eux proprement occultés et absents du palmarès.

Enfin, la notion d’équipe médicale, au sein de laquelle ceux qui publient ne sont parfois pas les mêmes que ceux qui soignent, est tout simplement mise de côté. Pourtant, les membres d’une même équipe travaillent bien de concert !

Des critères de classement non pertinents
Les trois critères utilisés par le palmarès (« notoriété », « nombre de publications », et « score Le Point » proche du score SIGAPS pourtant décrié) sont redondants et concernent quasi exclusivement les publications médicales des médecins.

Décliner de manière globale le même paramètre en l’affublant d’intitulés différents et qualifier cette méthode « d’algorithme » est une erreur méthodologique. Dans tous les cas, il ne rend pas ce classement plus pertinent sur le plan clinique pour le patient. Pire, ces critères d’évaluation des publications ne sont en aucun cas une évaluation de la qualité de la recherche. En effet, dans les publications citées, tout est mélangé, le meilleur comme le pire, y compris les publications dans des revues considérées comme « prédatrices » !

Cette méthodologie va à l’encontre de toutes les recommandations académiques nationales et internationales qui privilégient l’évaluation qualitative de la recherche.

Un palmarès qui ne traduit pas la réalité de l’exercice du soin
Ce palmarès est celui des publications scientifiques des médecins et ne traduit donc pas la réalité de l’exercice du soin. En effet, il n’évalue que l’activité académique, c’est-à-dire un quart de la certification périodique des soignants mise en place dès cette année.

Rappelons que la certification comporte quatre catégories : la connaissance (et pas seulement sa diffusion), mais aussi et surtout la compétence professionnelle, la relation avec les patients, et la santé des soignants.
 
Nous désapprouvons cette entreprise dont nous pensons qu’elle est avant tout motivée par des préoccupations éloignées de celles des patients. A l’heure où de très nombreux patients demandent avant tout un accès aux soins, cette initiative est très contestable au plan éthique car elle prend le risque d’induire en erreur la population s’agissant de ce qu’elle a de plus précieux, sa santé.
 

Pr. Benoit Veber, Président de la Conférence nationale des Doyens de médecine
Dr. François Arnault, Président du Conseil national de l’Ordre des médecins
Pr. Bertrand Godeau, Président du CNU santé
Pr. Remi Salomon, Président de la Conférence des Présidents de CME de CHU
M. Philippe El Saïr, Président de la Conférence des Directeurs généraux de CHU
 
 

Actes médicaux à visée esthétique

Temps de lecture : 2 mn
Actes médicaux à visée esthétique
L’Ordre des médecins est favorable à une formation universitaire pour les actes médicaux à visée esthétique.
Face aux nombreuses complications dues à la médecine esthétique, l’Ordre national des médecins appelle à la création d’une pratique réglementée, notamment par une formation universitaire.

L’Ordre des médecins constate qu’il existe un véritable essor des actes médicaux à visée esthétique (laser, injections d’acide hyaluronique et autres produits de comblement, greffes capillaires, etc.) et de façon concomitante, une forte augmentation de dérives liées à cet exercice, parfois réalisés par des professionnels de santé non formés, voire par des non professionnels de santé.

Les actes à visée esthétique, dont notamment les injections de produits de comblement, peuvent générer des complications graves (brûlure, nécrose, etc.), avec risque, parfois, de séquelles définitives esthétiques ou fonctionnelles.
L’Ordre est conscient que ces actes peuvent offrir des avantages pour certains patients, mais veut agir pour leur apporter un accompagnement sécurisé de ces pratiques.

L’Ordre des médecins rappelle également que le médecin ne peut proposer un procédé illusoire ou n'ayant pas été suffisamment évalué scientifiquement.  

Pour répondre à cette préoccupation, le Conseil national de l’Ordre des médecins se déclare favorable à la création d'une formation inter-universitaire ouverte aux seuls médecins et permettant la pratique réglementée des actes médicaux à visée esthétique. Il demande également aux autorités de réserver la délivrance des produits de comblement aux seuls médecins. Les produits de comblement injectables sont des dispositifs médicaux et doivent faire l’objet d’un certificat CE de conformité.  
 

Médecins n°84

Temps de lecture : 1 mn
Bulletin de l'Ordre des médecins de mars-avril 2023
Lire le bulletin de l'Ordre des médecins de mars-avril 2023
Au sommaire de ce numéro :

L’éditorial du président
Les actualités
La rubrique internationale- "Une coopération solide entre instances médicales européennes"
Le point sur -"Démographie médicale : quelles évolutions ?"
Reportage : "Dans l'Aisne, des spécialistes à la rencontre des habitants"
Réflexions -  "L'infertilité, une réalité pour de plus en plus de couples"
Dossier- "Entendre la voix des médecins"
Diagnostic médical et intelligence artificielle : enjeux éthiques
Toxine botulique : à savoir
L'information préoccupante
L'examen pelvien dans le respect de l'éthique et de la déontologie médicale
Le portrait du Dr Philippe Lentz, médecin sur l'île de Porquerolles

 


Lire le bulletin au format pdf


Lire le bulletin en version feuilletable



Voir la vidéo associée au reportage publié page 10 :  "Des spécialistes à la rencontre des habitants"
 

Newsletter d'avril 2023

Temps de lecture : 6 mn
Newsletter du Cnom d'avril 2023
Au sommaire : Prise de parole de l’Ordre sur le rôle du médecin dans le cadre de la fin de vie ; Reportage dans l'Aisne ; Télémédecine ; IVG...

À la une

Fin de vie et rôle du médecin : l’Ordre s’exprime

Depuis juin 2022, l’ensemble des conseils départementaux et régionaux de l’Ordre se sont penchés sur la question de la fin de vie, et plus particulièrement sur l’aide médicale à mourir. Le Cnom présente les résultats de sa consultation sur la fin de vie.

L’Ordre des médecins s’exprime aujourd’hui sur la loi Claeys-Leonetti dans sa rédaction actuelle, et sur le rôle et la place du médecin. Lors du séminaire du Cnom sur la fin de vie, en novembre 2022, les résultats de la consultation ont nourri les débats. Après un premier travail de rédaction coordonnée par la section Éthique et déontologie, des auditions d’organisations extérieures et des sociétés savantes sur les soins palliatifs ont été réalisées pour approfondir le sujet.

L’Ordre des médecins est défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté. L’Ordre estime impératif de permettre une meilleure application de la loi, et nécessaire de se doter de tous les moyens qui lui permettraient d’être pleinement effective, il contribuera au développement des soins palliatifs et d’accompagnement, et de la connaissance de la réglementation actuelle.
 
Si la loi vient à changer vers une légalisation d’une aide active à mourir (euthanasie et/ou suicide assisté), l’Ordre des médecins entend faire valoir dès à présent qu’il sera défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie, le médecin ne pouvant provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal. Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté, l’Ordre des médecins formule d’ores et déjà plusieurs exigences quant au rôle et à la place du médecin.
Pour les consulter dans le détail, cliquez ici pour lire le communiqué de presse en entier.

Le chiffre


75 % des troubles musculo-squelettiques correspondant à un tableau de maladie à caractère professionnel n’ont pas fait l’objet d’une déclaration en maladie professionnelle, selon une étude menée par Santé Publique France entre 2012 et 2018. Cela résulte le plus souvent d’une méconnaissance du salarié ou d’un bilan diagnostique insuffisant.

 

Les actus


Relations médecins-industrie : le rapport

L’Ordre des médecins, chargé d’une mission de service public en lien avec le dispositif « Encadrement des avantages », publie ce mois-ci un rapport permettant d’évaluer et de tirer les conséquences du dispositif de contrôle des conventions octroyant un avantage. Ce dernier contrôle les avantages procurés à des médecins par les entreprises du médicament et celles du dispositif médical (hospitalité offerte à des médecins à l’occasion de leur participation à une manifestation, rémunération en contrepartie de prestations réalisées par un médecin). Au sein du Cnom, la commission Relations Médecins Industrie comprenant un président et neuf membres a en charge toutes les questions relatives à la régulation des relations entre les médecins, l’Ordre et les entreprises fabriquant ou commercialisant des produits ou réalisant des prestations de santé et les entreprises du dispositif médical. Le ministère de la Santé et de la Prévention a souhaité que les autorités en charge de l’application du dispositif établissent un rapport d’évaluation de leur activité pour la période comprise entre le 1er octobre 2020 et le 31 décembre 2022.

Mésusage de la télémédecine : mise à jour

Le Cnom a apporté des ajustements au rapport sur le mésusage de la télémédecine, publié en décembre 2020 et déjà mis à jour en octobre 2021 et février 2022. Cette nouvelle actualisation intègre les récentes prises de parole de la Haute autorité de santé, du Conseil d’État ou du Tribunal judiciaire de Paris sur le sujet. La précision suivante est également apportée : « Le Gouvernement et le Parlement ont entendu la demande de l’Ordre des médecins, et la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 réagit fortement à l’absence actuelle de régulation propre aux plateformes qui proposent une offre de télémédecine incluant des prestations de soins. Elles devront dans les mois qui viennent être agréées et se doter d’un comité médical identifié (…) ». Ce rapport, qui expose le caractère déontologique ou plutôt non déontologique de certaines pratiques de téléconsultation, s’inscrit dans le cadre des missions du Cnom. Il n’a pas vocation à occulter le bénéfice que peut apporter la télémédecine dans la pratique médicale.

IVG : nouveaux commentaires de l’article 18

Les dispositions relatives à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et à l’interruption médicale de grossesse (IMG) ont récemment été modifiées par plusieurs textes législatifs et réglementaires. La loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique a notamment modifié les dispositions relatives à l’IMG, et la loi n° 2022-295 du 2 mars 2022 visant à renforcer le droit à l'avortement a, entre autres, allongé de deux semaines le délai légal pour avoir recours à l'IVG.
La section Éthique et déontologie du Cnom a donc actualisé les commentaires de l’article 18  du code de déontologie médicale , qui dispose qu’« un médecin ne peut pratiquer une interruption volontaire de grossesse que dans les cas et les conditions prévus par la loi ; il est toujours libre de s'y refuser et doit en informer l'intéressée dans les conditions et délais prévus par la loi ». Pour les consulter, cliquez ici.

Calendrier vaccinal 2023

Le calendrier des vaccinations 2023 vient d’être publié. Élaboré par le ministère de la Santé et de la Prévention, ce document fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge, émet les recommandations vaccinales « générales » et des recommandations vaccinales « particulières » propres à des conditions spéciales ou à des expositions professionnelles. Parmi les nouveautés : la vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée chez l’ensemble des nourrissons, et la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière peut être proposée aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolu.

En image

Notre reportage dans l’Aisne, où le dispositif des « consultations avancées » mis en place par le Centre hospitalier de Château-Thierry vient étoffer l’offre de soins et apporte une solution concrète pour remédier au déficit de médecins spécialistes dans ce bassin de vie rural de 30 000 habitants.
 


À découvrir

Notre nouveau compte Linkedin !

L’ensemble du Cnom est heureux de vous retrouver désormais sur LinkedIn ! Grâce à ce compte, nous partagerons avec vous nos actualités, nos prises de position et nos éclairages juridiques. Ce nouveau canal d’information donne un écho encore plus large à notre contribution aux débats publics sur lesquels nous sommes impliqués. Il nous permet aussi de dialoguer directement avec un public élargi, les médecins, quelles que soient leur spécialité ou leur mode l'exercice, les patients et les acteurs de la santé. En résumé, ce compte LinkedIn témoigne de notre ambition d’être toujours plus à l’écoute de la société. N’hésitez pas à nous suivre !




 

Rapport d'évaluation - Relations médecins industrie

Temps de lecture : 1 mn
Rapport d'évaluation - Relations médecins industrie Cnom
Publication du rapport permettant d’évaluer et de tirer les conséquences du dispositif de contrôle des conventions octroyant un avantage.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a été chargé d’une mission de service public en lien avec le dispositif « Encadrement des avantages ». Il contrôle les avantages procurés à des médecins par les entreprises du médicament et celles du dispositif médical (hospitalité offerte à des médecins à l’occasion de leur participation à une manifestation, rémunération en contrepartie de prestations réalisées par un médecin).

Le Ministère de la Santé et de la Prévention a souhaité que les autorités en charge de l’application du dispositif établissent un rapport d’évaluation de leur activité pour la période comprise entre le 1er octobre 2020 et le 31 décembre 2022.
 
En ce sens, l’arrêté du 2 février 2023 précise la nature et la présentation des informations devant figurer dans ce rapport d’évaluation prévu aux articles L. 1453-14 et R. 1453-19 du code de la Santé Publique.

Lire le rapport d'évaluation 2020-2022

 

Fin de vie et rôle du médecin

Temps de lecture : 5 mn
Fin de vie et rôle du médecin
Fin de vie et rôle du médecin : restitution de la consultation
Ce matin, lors de son Assemblée Générale, l’Ordre national des médecins a présenté les résultats de sa consultation sur la fin de vie. Depuis 9 mois, l’ensemble des conseils départementaux et régionaux se sont penchés sur cette question et plus particulièrement sur l’aide médicale à mourir.

Cette consultation a débuté en juin dernier avec un questionnaire adressé aux conseils départementaux et régionaux. Lors du séminaire du Conseil national sur la fin de vie en novembre dernier, ces résultats ont nourri les débats. Après un premier travail de rédaction coordonnée par la section éthique et déontologie du conseil national, des auditions d’organisations extérieures et des sociétés savantes sur les soins palliatifs ont été réalisées pour approfondir le sujet.

Fin de vie et rôle du médecin

L’Ordre des médecins, après l‘enquête réalisée auprès des conseils départementaux, régionaux et interrégionaux, après un séminaire consacré à la fin de vie, souhaite s’exprimer en amont d’une éventuelle modification de la loi sur la fin de vie, et ainsi respecter un calendrier annoncé.

L’Ordre des médecins s’exprime donc sur la loi Claeys Leonetti dans sa rédaction actuelle et sur le rôle et la place du médecin dans l’hypothèse où une loi relative au suicide assisté et/ou à l’euthanasie serait déposée au Parlement.
L’Ordre est défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté.

Fin de vie et rôle du médecin dans le cadre d’une aide active à mourir

L’Ordre des médecins estime impératif de permettre une meilleure application de la loi Claeys Leonetti, et nécessaire de se doter de tous les moyens qui permettraient à la loi d’être pleinement effective : rendre efficients les dispositifs dans les établissements médicaux, médico-sociaux et à domicile sur l’ensemble du territoire, faciliter l’accompagnement médical et médico-social du patient en fin de vie et de sa famille, favoriser la formation des professionnels de santé et des paramédicaux, libérer du temps pour les médecins traitants pour l’accompagnement de leurs patients, promouvoir une meilleure connaissance des médecins sur la prise en charge des patients en fin de vie.
A cet effet, l’Ordre des médecins contribuera au développement des soins palliatifs et d’accompagnement, et de la connaissance de la réglementation actuelle.

Si la loi vient à changer vers une légalisation d’une aide active à mourir (euthanasie et/ou suicide assisté), l’Ordre des médecins entend faire valoir dès à présent qu’il sera défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie, le médecin ne pouvant provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal.   
       
Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté, l’Ordre des médecins entend formuler des exigences quant au rôle et à la place du médecin. Ainsi, l’Ordre des médecins :
  • Revendiquerait une clause de conscience spécifique qui garantirait l’indépendance du médecin, y compris en établissement de santé, et qui pourrait être mise en exergue à tout moment de la procédure. Le médecin devrait pouvoir continuer à suivre le patient, même après avoir fait valoir cette clause. Si le médecin ne souhaitait plus prendre en charge son patient, il devrait l’adresser vers un médecin susceptible d’assurer sa prise en charge ;
  • Estime qu’un médecin devrait être le professionnel qui recueille la demande d’aide active à mourir du patient en fin de vie. Ce médecin devrait être le médecin traitant/référent (médecin spécialiste en médecine générale ou médecin spécialiste prenant en charge la pathologie) s’il ne faisait pas valoir sa clause de conscience ;
  • Estime que l’évaluation, la décision d’éligibilité pour une aide active à mourir, et la responsabilité devraient être collégiales ;
  •  Estime que dans le collège ainsi constitué, le médecin spécialiste en médecine générale traitant et le médecin spécialiste référent devraient en être systématiquement membres s’ils ne faisaient pas valoir leur clause de conscience ; dans ce dernier cas leur avis sera demandé ;
  • Préconise que le médecin spécialiste en médecine générale traitant fasse partie de l’ensemble de la procédure, sauf s’il faisait valoir sa clause de conscience ;
  • Est défavorable à la participation active du médecin lors de la prise du produit létal par le patient. Cependant, l’ordre des médecins estime que le médecin qui n’aurait pas fait valoir sa clause de conscience pourrait rester présent et accompagner son patient jusqu’à ses derniers instants (1)  ;
  • Estime que la loi devra protéger le médecin qui participerait à la procédure d’une aide active à mourir.


1 - Article 38 du code de déontologie médicale : « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage.
Il n'a pas le droit de provoquer délibérément la mort. »

 

Intérim médical

Temps de lecture : 3 mn
Intérim médical
L’actualité porte une fois encore sur les tensions très fortes de notre système de santé et les difficultés de l’accès et de la continuité des soins.
Médecine ambulatoire et médecine hospitalière sont soumises à des contraintes et à des incertitudes majeures sur l’organisation des soins, sur le bien-être des médecins et au-delà des professionnels de santé, bien-être conditionnant en large partie la qualité et la sécurité des soins prodigués aux patients.
L’encadrement, à compter du 3 avril 2023, des rémunérations de l’intérim médical (médecins employés par les entreprises d’intérim et aussi dans le cadre de contrats de gré à gré) , avec un plafonnement  de la rémunération de ces médecins intérimaires dans les hôpitaux publics , en application de l’article 33 de   « la loi Rist » du 26 avril 2021 , suscite actuellement émoi et fortes inquiétudes.

L’Ordre tient à rappeler l’engagement remarquable des médecins hospitaliers à la tenue de la permanence et de la continuité des soins, dans un contexte d’altération durable et forte de notre système de santé, sous-tendue notamment par une pénurie de la démographie médicale et par plusieurs années de désorganisation des soins à l’aune de la pandémie Covid.

De nombreuses et justes revendications de leur part se sont exprimées. Certaines, essentielles à la qualité, la sécurité des soins et le bien être des médecins, n’ont pas trouvé dans les faits l’écho attendu. Pourtant, deux arrêts de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 15 juillet 2021 et du 24 février 2022 et des préconisations par le Conseil d’Etat le 22 juin 2022 et à exécuter sans délai, relatives au décompte du temps de travail, ont été publiés…

Si la place des médecins intérimaires s’est avérée nécessaire au maintien des exigences de sécurité des hôpitaux publics et parfois même à celui du maintien des activités hospitalières, il n’en demeure pas moins que certaines pratiques excessives de rémunération ont pu s’installer dans un contexte de fortes disparités territoriales d’attractivité et de concurrence entre établissements de santé. Ces pratiques n’ont déontologiquement plus lieu d’être.

L’Ordre ne peut qu’appeler les médecins intérimaires et l’administration hospitalière à respecter le tact et la mesure dans les rémunérations sollicitées auprès des établissements de santé et à honorer leur part de service public, en respectant en particulier les engagements déjà contractualisés.

Leur solidarité vis-à-vis de nos confrères hospitaliers en exercice régulier et vis-à-vis de la population dans cette période particulièrement difficile est légitiment attendue.

Mais l’Ordre appelle vivement dans le même temps les Pouvoirs Publics à renforcer sans délai le dialogue pour travailler sur la nécessaire reconquête de l’attractivité des carrières hospitalières et l’amélioration de l’équité entre les statuts et les contrats des médecins en exercice dans les hôpitaux. C’est ainsi que l’hôpital public gardera ses médecins.

Les médecins praticiens hospitaliers et les médecins de ville sont, au-delà de modes d’exercice différents, unis à solliciter des mesures fortes pour les conforter dans leur mission quotidienne de soins.

 

Newsletter de mars 2023

Temps de lecture : 6 mn
Newsletter du Cnom de mars 2023
Au sommaire : la mobilisation se poursuit contre la loi Rist, la prescription de l’Ozempic, , notre fiche pratique sur les examens pelviens...

À la une

Proposition de loi Rist : le Cnom reste mobilisé

Une commission mixte paritaire doit se réunir pour examiner la proposition de loi Rist dans les prochains jours.

Alors que la réforme des retraites concentre l’attention médiatique, la proposition de loi portant amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, dite loi Rist, poursuit son chemin au Parlement. Une commission mixte paritaire doit se réunir dans les tout prochains jours, faisant suite à l’adoption du texte le 14 février 2023 en première lecture par le Sénat, avec modifications.

Après s’être mobilisé dans la rue aux côtés des médecins libéraux, le Cnom reste particulièrement attentif aux conclusions de cette rencontre parlementaire. Depuis le début, l’Ordre dénonce avec force cette proposition de loi et les conséquences qu’elle risque d’engendrer si elle est adoptée : l’instauration d’une médecine à deux vitesses, et des pertes de chance pour les patients.

Les médecins ont formulé des propositions, s’appuyant sur des équipes de soins coordonnées par les médecins et associant l’ensemble des professionnels de santé en fonction de leurs compétences. Seule la coordination par le médecin est à même de garantir aux patients l’accessibilité, la qualité et la sécurité de leur parcours de soins. Le Cnom continuera de défendre avec conviction cette vision.

Le chiffre

800 000 élèves de 5e vaccinés par an : c’est ce que doit permettre la campagne de vaccination généralisée contre les papillomavirus dans les collèges, annoncée début mars par le président Emmanuel Macron. Elle sera instaurée à la rentrée 2023.

 

Les actus

Lutte contre les violences envers les médecins

Le 12 mars, c’était la journée européenne de lutte contre la violence envers les médecins et les professionnels de santé. Adoptée en novembre 2019 par les membres du Conseil européen de l’Ordre des médecins (CEOM), cette date est l’occasion de rappeler que le Cnom a créé en 2002 l’Observatoire national pour la sécurité des médecins. Quel que soit leur mode d’exercice, les médecins peuvent déclarer tous les actes de violence de quelque nature que ce soit dont ils ont été les victimes dans leur exercice. Cette déclaration auprès du conseil départemental de l’Ordre des médecins peut facilement être réalisée en ligne et permet au médecin agressé de recevoir rapidement le soutien de l’Ordre. L’Ordre des médecins encourage fortement les médecins victimes d’une agression à porter plainte contre les auteurs connus et inconnus des violences qu’ils subissent, et les conseils départementaux sont systématiquement à leurs côtés en qualité de partie civile devant les tribunaux.

Usage détourné de l’Ozempic

Depuis plusieurs mois, des vidéos vantant les propriétés amaigrissantes du médicament antidiabétique Ozempic sont publiées sur les réseaux sociaux. Des personnes non diabétiques en font ainsi un usage détourné dans un objectif de perte de poids. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'Assurance maladie publient un communiqué pour rappeler que :
  • L’utilisation du médicament Ozempic (sémaglutide) doit être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, conformément à son autorisation de mise sur le marché (AMM) ;
  • Le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement les privant de ce traitement essentiel ;
  • Ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.
Une surveillance renforcée a été mise en place par l’ANSM pour s’assurer que les prescriptions respectent le cadre d’utilisation prévu.

Défendre l’honneur de la profession

À la suite de la dernière campagne de publicité de l’entreprise de téléconsulation Qare, le Cnom a formulé à son encontre une mise en demeure, estimant que la publicité portait atteinte à la profession des médecins. Cette opération promotionnelle diffusée à la radio présentait les médecins généralistes de manière fausse et offensante, alors que ces derniers assurent avec dévouement leurs missions dans un contexte sanitaire tendu depuis plusieurs années. L’Ordre se doit de défendre l’honneur de notre profession, et s’y appliquera chaque fois que ce sera nécessaire.

Plateforme de téléconsultation FEELI

Les pratiques de la plateforme de téléconsultation FEELI ont attiré l’attention du Cnom et suscité de nombreuses observations auprès de son dirigeant. Malgré quelques modifications sur le site de FEELI, des difficultés demeurent sur :
  • Le déroulement de la « téléconsultation » : il apparaît, dans les faits, qu’il s’agit d’un échange de messages entre le médecin et le patient ;
  • L’information des patients peu visible sur le site de FEELI sur l’absence de prise en charge de la « téléconsultation » par l’Assurance maladie ;
  • Les conditions de paiement de la « téléconsultation » contraires aux articles L.162-2 du Code de la sécurité sociale (paiement direct des honoraires) et R.4127-53 du Code de déontologie médicale (paiement d’honoraires seulement pour des actes réellement effectués) ;
  • L’absence de connaissance préalable par le patient de l’identité du médecin qui réalisera la « téléconsultation ».
L’Ordre des médecins demande aux médecins utilisant la plateforme FEELI d’obtenir qu’elle modifie, dans les plus brefs délais, son fonctionnement qui conduit les médecins eux-mêmes à exercer dans des conditions contraires aux règles déontologiques. À défaut, un médecin qui effectuerait des téléconsultations par le biais de la plateforme FEELI serait passible de poursuites disciplinaires.

En image

Notre reportage au sein de la Maison de santé pluridisciplinaire de Saint-Gaudens (31), qui accueille depuis trois ans en priorité des patients sans médecin traitant. Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’un numéro spécial du bulletin de l’Ordre sur le parcours de soins coordonnés qui sera publié prochainement, au tout début du mois d’avril.
 


À découvrir

Examen pelvien : notre fiche pratique

 




Après avoir mené une concertation professionnelle, l'Ordre des médecins a élaboré une fiche pour guider les médecins au cours de la pratique d'un examen pelvien dans le respect de l'éthique et de la déontologie.




 

Lutte contre la violence envers les médecins

Temps de lecture : 2 mn
Lutte contre la violence envers les médecins
La journée européenne de lutte contre la violence envers les médecins et les professionnels de santé est fixée au 12 mars.
Lors de sa réunion plénière à Lisbonne le 29 novembre 2019, les membres du Conseil Européen de l’Ordre des Médecins (CEOM) ont adopté le 12 mars comme journée européenne de lutte contre la violence envers les médecins et les professionnels de santé.
 
Cette date est l’occasion de rappeler que le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a créé en 2002 l’observatoire national pour la sécurité des médecins, à qui les médecins, quel que soit leur mode d’exercice, peuvent déclarer tous les actes de violence de quelque nature que ce soit, dont ils ont été les victimes dans leur exercice.
 
Cette déclaration auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) peut facilement être réalisée en ligne et permet au médecin agressé de recevoir rapidement le soutien de l’Ordre des médecins. Le formulaire de déclaration est également téléchargeable.
 
La proximité locale des CDOM nous permet d’apporter un accompagnement confraternel, rapide et efficace aux médecins victimes d’une agression.
 
L’Ordre des médecins encourage fortement les médecins victimes d’une agression à porter plainte contre les auteurs connus et inconnus des violences qu’ils subissent et les CDOM sont systématiquement à leurs côtés en qualité de partie civile devant les tribunaux.
 
Le CNOM et les CDOM ont également mis en place des outils de prévention et agissent en toute indépendance pour protéger les médecins et intervenir auprès des autorités locales et nationales en charge des questions de sécurité.

Examen pelvien

Temps de lecture : 0 mn
Fiche pratique élaborée pour guider les médecins au cours de la pratique d'un examen pelvien, dans le respect de l'éthique et de la déontologie.

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