Au service des médecins dans l’intérêt des patients

Newsletter de décembre 2022

Temps de lecture : 6 mn
Newsletter du Cnom de décembre 2022
Au sommaire de la newsletter : la pénurie d'amoxicilline, la convention citoyenne sur la fin de vie, les assises de la pédiatrie...

À la une

En 2023, l’Ordre engagé pour valoriser la place du médecin dans l’accès aux soins


Nos réflexions et nos réactions de 2022 vont engager nos actions de 2023, qui seront tournées vers la garantie de la place du médecin dans l’accès aux soins pour tous.

Aujourd’hui, bien que 90% des Français aient un médecin traitant, 650.000 patients atteints de pathologies justifiant une ALD n’en n’ont toujours pas. C’est difficilement admissible.

Pour permettre cette prise en charge médicale, le médecin est et restera le coordonnateur d’une équipe de soins au service de la santé du patient.

Le médecin joue un rôle clé à toutes les étapes amenant le diagnostic et la prise en charge du patient, en assurant qualité et sécurité des soins sans perte de chance pour ce dernier.
La place du médecin, ainsi valorisée et réaffirmée, garantit aux patients au plus proche de leur territoire de vie :
  • un accès aux soins non programmés optimisé ;
  • une organisation coordonnée en équipe de soins pour ceux atteints de pathologies chroniques stabilisées.
Il est nécessaire pour cela de :
  • dégager du temps médical et se « délester » du temps non médical pour certaines tâches administratives, par la présence d’assistants médicaux et par l’utilisation de nouvelles technologies numériques ;
  • de retrouver une fluidité dans le parcours médical des patients notamment entre spécialités médicales et entre médecine ambulatoire de ville et en établissement publics ou privés ;
  • d'’adhérer à de nouvelles organisations territoriales type CPTS et d’y maintenir une présence forte des médecins.
Et c’est avec cette conviction que nous allons entamer cette prochaine année qui, nous l’espérons, verra chacun avoir accès aux soins dont il a besoin.

Belles fêtes de fin d’année !
 

Le chiffre du mois

5,7 millions de sérologies VIH réalisées en 2021, selon Santé Publique France. En hausse de 8% par rapport à 2020, ce chiffre reste inférieur aux 6,1 millions de sérologies comptabilisées en 2019, avant la pandémie de Covid-19.

Actus

Pénurie d’amoxicilline : quelles alternatives ?

Dans le contexte actuel de fortes tensions d'approvisionnement en médicaments à base d'amoxicilline, le Groupe de pathologie infectieuse de la société française de pédiatrie, l'Association française de pédiatrie ambulatoire et la Société française de pathologie infectieuse de langue française ont formulé plusieurs propositions pour l'utilisation d'alternatives à l'amoxicilline en forme buvable. Ces sociétés savantes rappellent que la priorité est de limiter strictement les prescriptions aux indications des recommandations officielles chez l’enfant comme chez l’adulte. Elles recommandent également de raccourcir les durées de traitement pour toutes les pathologies fréquentes : cela doit devenir la règle en période de difficultés d’approvisionnement.

Fin de vie : la convention citoyenne débute

Les 150 citoyens tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne sur la fin de vie se sont réunis pour la première fois le 9 décembre 2022. Jusqu’à la fin du mois de mars 2023, ils vont se réunir pour tenter de répondre à une question centrale : « Le cadre de l'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ? » Chaque citoyen apportera son vécu au dialogue. Pour garantir un panel représentatif de la société française, les participants ont été retenus sur la base de 6 critères : l’âge, le genre, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle, la typologie d’air urbaine de résidence (urbain, péri-urbain, urbain) et la région d’origine. Cette convention s’inscrit dans le cadre d'un débat national. Le Comité consultatif national d'éthique va notamment organiser des débats dans les territoires.

Le webzine de l’Ordre fait peau neuve

Connaissez-vous les webzines de l’Ordre ? Depuis 2014, l’Ordre des médecins publie chaque année deux webzines, à destination des médecins mais également du grand public. Addictions, inégalités sociales de santé, santé sexuelle… Les thématiques sont variées et illustrées de témoignages, de réflexions, d’initiatives de terrain. Aujourd’hui, l’Ordre des médecins repense cette publication pour la moderniser. Dès le mois de janvier, le webzine vous sera présenté sous un nouveau design et via une nouvelle interface. Le thème de ce premier numéro : l’éthique médicale et sa nécessaire adaptation face aux évolutions de la société. Au travers d’interviews, nous interrogerons plusieurs aspects de ce vaste sujet : dans quelle mesure les évolutions sociétales doivent-elles guider les évolutions de l’éthique médicale ? Quel est le rôle de l’Ordre des médecins dans ces évolutions ? Et comment les médecins interrogent-ils leur pratique pour répondre aux attentes de leurs patients ?

À découvrir

Le nouveau bulletin de l’Ordre

 

Découvrez le nouveau bulletin de l’Ordre des médecins. Au sommaire, notamment : le point sur une enquête menée par l’Ordre sur la santé des médecins, une interview croisée entre Jean-François Delfraissy, Agnès Firmin Le Bodo, Claire Fourcade et Jean Leonetti sur la fin de vie, et un dossier sur les dérives thérapeutiques.

 

En veille

Des mesures de la mission flash prolongées

Pour faire face aux épidémies saisonnières – bronchiolite, grippe et Covid-19 -, le gouvernement a prolongé une douzaine des mesures de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés, mise en œuvre à l’été 2022. Un arrêté paru au Journal officiel le 10 décembre officialise donc cette décision, déjà annoncée par le ministre de la Santé fin novembre. La facilitation du recrutement d’assistants de régulation médicale et de professionnels de santé libéraux à l'hôpital, la possibilité pour les médecins de recruter un adjoint ou pour les docteurs junior d'effectuer du temps de travail additionnel font notamment partie des mesures retenues. Elles sont prolongées jusqu’au printemps 2023.

Les Assises de la pédiatrie au printemps

Les travaux préparatoires au lancement des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant ont débuté en ce milieu du mois de décembre avec l’instauration d'un comité d'orientation, coprésidé par le Pr Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et Adrien Taquet, ancien secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles. Six thématiques de réflexion ont été définies :
  • Garantir à tous les enfants un parcours de santé de qualité et sans rupture ;
  • Améliorer le parcours en santé des enfants aux besoins particuliers ;
  • Relever le défi de la santé mentale des enfants ;
  • Mieux prévenir, pour améliorer la santé globale des enfants ;
  • Renforcer la formation des professionnels et faire évoluer les métiers de la santé de l'enfant ;
  • Améliorer les connaissances et les pratiques en santé de l'enfant par la recherche et favoriser les pratiques innovantes.
Le comité réunira des représentants de l’ensemble des parties prenantes concernées, et devra produire une feuille de route ambitieuse permettant de faire évoluer durablement la prise en charge et la santé de l’enfant.

Médecins n°82

Temps de lecture : 1 mn
Bulletin de l'Ordre des médecins de nov-dec 2022
Lire le bulletin de l'Ordre des médecins de novembre-décembre

Newsletter de novembre 2022

Temps de lecture : 5 mn
Newsletter du Cnom de novembre 2022
Au sommaire : la conférence de presse du Cnom sur le parcours de soins, les recommandations dans le cadre de la pénurie d’amoxicilline...

À la une

Parcours de soins : la conférence de presse du Cnom

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a tenu une conférence de presse sur le sujet du parcours de soins, le jeudi 24 novembre 2022.

Les Dr François Arnault, président du Cnom, Claire Siret, président de la section Santé publique et René-Pierre Labarrière, président de la section Exercice professionnel ont réaffirmé devant les journalistes la position de l’institution sur cette question.

« La présence du médecin dès l’entrée dans le parcours de soins, lors du diagnostic, est incontournable », a rappelé le Dr Labarrière. L’Ordre soutient pleinement la délégation de certaines tâches, au sein d’équipes de soins coordonnées par le médecin. Cependant, « cette délégation de tâches doit permettre de dégager du temps médical, pas de contourner ou de remplacer le médecin, a insisté le président. Même en cas de difficultés d’accès aux médecins, l’examen par le médecin dans l’entrée dans la maladie est indispensable, lui seul peut poser un diagnostic. L’Ordre a refusé, refuse et refusera toute dérogation à ce principe, dans l’intérêt premier des patients. »

Le président a également rappelé que l’institution était favorable à la 4e année de médecine générale, professionnalisante et encadrée avec un maître de stage mais s’opposait à toute forme de coercition et à la répartition en zones sous-denses des étudiants de 4e année, qui auraient pour effet principal de décourager les jeunes confrères. « Il faut mieux considérer les étudiants et internes en médecines, qui témoignent d’une souffrance professionnelle majeure », a assuré le président, qui a récemment reçu les représentants des étudiants.

Le chiffre du mois

+16,7% : la surmortalité estimée par Santé Publique France en 2022, correspondant à 2816 décès. En cause : une recrudescence des cas de Covid-19 et trois périodes de canicules.

 

Actus

Pénurie d’amoxicilline : que faire ?

En France et dans le monde, de fortes tensions d’approvisionnement des antibiotiques à base d’amoxicilline seule ou en association à l’acide clavulanique se font ressentir. En cause : une consommation excessive des antibiotiques et un ralentissement de la production depuis l’épidémie de Covid-19. Les formes les plus touchées par cette pénurie sont les suspensions buvables en flacon, généralement prescrites en ville aux enfants.
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande de ne pas prescrire d’antibiotique si ce n’est pas nécessaire, c’est-à-dire en cas d’infections virales (bronchiolites, Covid-19, infections cutanées superficielles…).
Si un antibiotique est nécessaire, l’ANSM recommande de suivre les recommandations de bonnes pratiques élaborées par la HAS.


Grippe/Covid : la double campagne continue

Les médecins jouent un rôle central dans la double campagne de vaccination contre la grippe et la Covid-19, et leur mobilisation depuis le début n’est plus à prouver. Afin d’atteindre les patients les plus vulnérables ou isolés, le ministère de la Santé insiste sur deux points essentiels :
  • Commander des flacons de vaccins en nombre suffisant, afin de maintenir une offre de proximité en particulier en zone rurale ;
  • Utiliser l’outil mis à disposition des médecins par l’Assurance maladie : un tableau de bord de leur patientèle non vaccinée ou n’ayant pas encore bénéficié d’un rappel vaccinal.


Un outil pour mieux repérer les violences

La HAS a élaboré un nouvel outil d’aide au repérage des violences conjugales, à destination des médecins généralistes. L’objectif visé : dépister toutes les patientes, pour savoir si elles ont vécu ou vivent des violences conjugales, même en l’absence de signe d’alerte. La HAS recommande de questionner les patientes lors de l’anamnèse, de la même manière que pour les antécédents médicaux ou la consommation de tabac. En cas de violences, le médecin complète le dossier médical, peut proposer un deuxième rendez-vous à sa patiente ou la diriger vers un accompagnement adapté : médical ou psychologique, social ou judiciaire. En cas de questions, le médecin peut se tourner vers le 3919 : une ligne est dédiée aux professionnels de santé.

 À découvrir


Covid-19 : les dernières recommandations

La section Santé Publique de l’Ordre des médecins continue de mettre à jour « Covid-19 – la brève », qui recense les dernières recommandations des pouvoirs publics en termes de vaccination et parcours des patients touchés par la Covid-19. Retrouvez ici le dernier numéro.

En veille

Drépanocytose : dépister tous les nourrissons

Parmi les maladies dépistées à la naissance, la drépanocytose est la maladie génétique la plus fréquente en France. Jusqu’ici, son dépistage était réalisé de manière ciblée, chez les nouveau-nés dont les parents avaient des origines à risques. Désormais, la HAS recommande que celui- ci soit étendu à l’ensemble des nouveau-nés. D’abord, car il s’agit de la seule maladie dépistée à la naissance dont l’incidence augmente régulièrement : 557 cas dépistés en 2020, contre 412 en 2010. Ensuite, car le dépistage n’est pas homogène au niveau national. Enfin, car le taux de mortalité infantile reste très élevé. Ces raisons rendent, pour la HAS, indispensable un dépistage précoce afin de débuter le plus tôt possible une prise en charge adaptée.


Dossier médical de santé au travail : évolutions

Le décret relatif au dossier médical de santé au travail (DSMT), publié mercredi 16 novembre au Journal officiel, fait évoluer les règles concernant cet outil. Il précise les nouvelles modalités de constitution du dossier, sa durée de conservation, ainsi que son contenu. Ce dernier est constitué des données d’identité du patient nécessaires à sa prise en charge - dont son identité nationale de santé - ainsi que des données de son médecin traitant. Les correspondances échangées entre professionnels de santé « aux fins de la coordination et de la prise en charge » y figurent également. Le dossier est placé sous la responsabilité du service de prévention et de santé au travail, mais le salarié peut s’opposer à l’accès dudit service au contenu de son dossier. Il est conservé 40 ans à compter de la date de la dernière visite, et dans la limite de 10 ans à compter de la date du décès de la personne titulaire du dossier.

Brève Covid n°27

Temps de lecture : 0 mn
Brève Covid n°27
Au sommaire de ce numéro : vaccination (nouvelle dose, rémunération) ; parcours d'une personne faca au Covid ; salariés vulnérables face au covid

Communiqué commun des syndicats et de l'Ordre

Temps de lecture : 2 mn
Communiqué commun des syndicats et de l'Ordre
Les médecins réaffirment la place centrale de la profession dans le parcours de soins

Les représentants des médecins libéraux réunis autour du Conseil national de l’Ordre des médecins sont conscients des difficultés de l’accès aux soins

Ils tiennent à réaffirmer que la compétence médicale est seule à même de poser un diagnostic et d’établir un plan de soins. Le rôle du médecin traitant est incontournable dans le parcours de soins pour prendre en charge les patients de façon pertinente.

Ils sont conscients de la nécessité de déléguer de façon coordonnée la réalisation d’actes nécessaires au diagnostic ou à la réalisation du protocole de santé afin de dégager du temps médical et de permettre de prendre en charge les patients n’ayant pas accès aux soins.

Ils rappellent que chaque professionnel de santé a une place dans le système de santé et qu’il faut donner les moyens à chacun de remplir sa mission en reconnaissant ses compétences et en les valorisant.

L’expertise médicale doit être valorisée à son juste niveau. Les organisations territoriales doivent être favorisées afin d’améliorer la coordination et l’accès aux soins dans le respect du parcours de soins. Pour y parvenir, nous demandons au Gouvernement de réviser le niveau de l’ONDAM de ville qui, à 2,9% soit trois points sous le niveau de l’inflation, ne permettra pas de répondre aux enjeux de l’accès aux soins des Français.

Une prise en charge non médicale de nos concitoyens conduira inéluctablement à un système de soins à deux vitesses avec d'une part un parcours avec l’expertise médicale et d’autre part un parcours sans cette expertise.

Les représentants des médecins libéraux réunis autour du Conseil national de l’Ordre souhaitent une coopération de l’ensemble des professionnels de santé pour répondre au problème de l’accès aux soins mais dans le respect des compétences de chacun sans jamais nier le rôle et la place du médecin.



Pour AVENIR SPE - LE BLOC : Patrick GASSER, Président - Philippe CUQ, Président
Pour le CNOM, François ARNAULT, Président
Pour la CSMF, Franck DEVULDER, Président
Pour MG France, Agnès GIANNOTTI, Présidente
Pour ReAGJIR, Élise FRAIH, Présidente
Pour le SML, Philippe VERMESCH, Président


 

Déréférencement sur Doctolib

Temps de lecture : 1 mn
Déréférencement sur Doctolib
Déréférencement sur Doctolib : l’Ordre des médecins salue une décision au service des patients
Le conseil national de l’Ordre des médecins prend acte avec satisfaction de la décision de Doctolib de ne plus référencer sur sa plateforme des professions autres que les professions réglementées de santé, et d’en retirer prochainement 5 700 praticiens d’autres professions.

Cette décision intervient après une large consultation, et notamment des échanges approfondis avec l’Ordre des médecins, où les dirigeants de Doctolib ont été reçus le 22 septembre. L’Ordre estime que cette décision est à même de clarifier le parcours de santé pour les patients, et de garantir leur bonne information et leur sécurité.

L’Ordre des médecins appelle maintenant l’ensemble des plateformes de prise de rendez-vous médicaux à procéder de même que Doctolib et à répertorier exclusivement des membres des professions de santé réglementées, dans l’intérêt des patients.

 

Newsletter octobre 2022

Temps de lecture : 4 mn
Newsletter octobre 2022
Au sommaire : l’engagement de l’Ordre auprès des médecins pour l’accès aux soins, le communiqué sur la 4e année des études de médecine...

À la une

Notre engagement : renforcer le rôle du médecin généraliste dans les territoires


Des millions de Français, parmi lesquels des centaines de milliers de patients souffrant d’affections de longue durée, n’ont plus de médecin traitant. Cette situation est inacceptable, tant pour nos concitoyens que pour les professionnels de santé.

Dans ce contexte, l’Ordre des médecins a élaboré une proposition afin que dans tous les territoires chaque patient puisse être pris en charge par une équipe de soins primaires de proximité. Cette proposition d’une nouvelle organisation de l’équipe de soins coordonnée centrée sur la répartition des actes entre le médecin traitant et les professionnels de santé permettrait de dégager du temps médical.

En parallèle, un travail a été mené avec l’ensemble des Ordres de santé pour aboutir à des propositions communes .

Ce nouveau parcours de soins ne pourra être effectif que s’il est accompagné d’une revalorisation forte du rôle du médecin généraliste. L’Ordre se tiendra aux côtés des syndicats professionnels dans les futures négociations conventionnelles et restera particulièrement vigilant aux traductions législatives, réglementaires et conventionnelles de cet accord.
 

Le chiffre du mois

59 000 femmes sont touchées par le cancer du sein chaque année.
À partir de 50 ans, un dépistage tous les deux ans est recommandé.



 

Actus

La coercition n’est pas une solution

Alors que le gouvernement a engagé sa responsabilité sur le PLFSS 2023, au premier jour de son examen en séance publique à l’Assemblée nationale, l’Ordre réaffirme son opposition à toute mesure de coercition ou de conventionnement sélectif imposée aux médecins et futurs médecins. Présentées à tort comme une réponse aux difficultés d’accès aux soins que rencontrent de trop nombreux Français, les mesures de coercition ou de conventionnement sélectif sont tout à la fois injustes et inefficaces. Les solutions pour préserver l’accès et le parcours de soins reposeront sur l’organisation d’équipes de soins coordonnées par le médecin, au plus près des besoins des patients et des réalités des territoires.


4e année des études de médecine

Depuis plusieurs années, l’Ordre des médecins plaide pour rendre effective la phase de consolidation du 3e cycle des études médicales pour l’ensemble des 44 spécialités médicales, y compris la spécialité de médecine générale, qui en est aujourd’hui privée. Cependant, cette 4e année, charnière dans la construction d’un projet professionnel voire d’un projet de vie, ne doit en aucun cas être instrumentalisée pour pallier les difficultés d’accès aux soins. Elle doit uniquement répondre à une exigence de formation et de professionnalisation des étudiants. Retrouvez ici notre communiqué au complet.


PPC : Le médecin traitant peut-il prescrire ?

La prescription initiale du dispositif d’assistance respiratoire nocturne par pression positive continue (PPC), ou son renouvellement, doit être réalisée par un médecin répondant à certaines exigences en matière de formation, en termes de spécialités, de FST ou de parcours DPC. Cependant, par dérogation, et à partir de la 4e prescription, le médecin traitant peut renouveler la prescription, en cas d’observance constatée et en l’absence d’effets indésirables. Cette faculté est bien mentionnée par l’arrêté du 13 décembre 2017.
 

En images

À Dieppe, un hôpital de jour en addictologie


Redécouvrez en photos ce reportage du Cnom, en immersion au Centre hospitalier de Dieppe, dans la Manche, où un hôpital de jour en addictologie a ouvert ses portes au mois de mai dernier.
 

En veille

« Le don de plasma, ça rend meilleur ! »

L’Établissement français du sang lance pour la première fois ce mois-ci une campagne de sensibilisation dédiée au don de plasma. Encore trop méconnu, ce don est vital pour de nombreux patients en déficit immunitaire, hémophiles, grands brûlés… Un don exclusif de plasma dure entre 45 et 60 minutes et permet de récolter entre deux et quatre fois plus de plasma que lors d’un don de sang classique. Pour être éligible au don de plasma, il faut avoir entre 18 et 65 ans et peser plus de 65 kg. Une personne peut donner jusqu’à 24 fois par an.

Double campagne de vaccination

Le 18 octobre a marqué le coup d’envoi de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Elle se déroulera cette année en même temps que la campagne de vaccination contre la Covid-19 , lancée le 3 octobre. Le ministère de la Santé rappelle que les personnes les plus exposées aux formes sévères de grippe saisonnière sont aussi les plus à risques face à la Covid-19. Il est donc essentiel qu’elles reçoivent les deux vaccinations. Les professionnels de santé, en contact avec ces publics, sont également concernés par la double vaccination.

 

Accès aux soins

Temps de lecture : 4 mn
conventionnement sélectif sont tout à la fois injustes et inefficaces.
Accès aux soins : la solution est dans la coordination et non dans la coercition


À la veille de la reprise des débats sur le PLFSS pour 2023 à l’Assemblée nationale, l’Ordre réaffirme son opposition à toutes mesures de coercition ou de conventionnement sélectif imposées aux médecins et futurs médecins. Les solutions pour préserver l’accès et le parcours de soins reposeront sur l’organisation d’équipes de soins coordonnées par le médecin, au plus près des besoins des patients et des réalités des territoires. La réponse aux difficultés du système de santé passera par les médecins, pas contre eux.
 

La coercition n’est pas une solution. Ni pour les médecins, et encore moins pour les patients

Présentées à tort comme une réponse aux difficultés d’accès aux soins que rencontrent de trop nombreux Français, les mesures de coercition ou de conventionnement sélectif sont tout à la fois injustes et inefficaces.
Injustes pour les médecins, car elles reviendraient à faire porter aux jeunes générations la responsabilité de décennies de décisions totalement inadaptées aux enjeux de notre système de santé. Par ailleurs, le conventionnement sélectif concernerait le seul mode d’exercice libéral, qui souffre déjà d’un manque d’attractivité et de reconnaissance, notamment auprès des jeunes professionnels qui s’en détournent de plus en plus.

Selon une étude menée auprès de jeunes médecins spécialisés en médecine générale inscrits pour la première fois à l’Ordre des médecins en 2009, seuls 45% ont toujours un exercice régulier exclusivement libéral 13 ans après, en 2022. Or, les médecins à exercice libéral représentent actuellement 95% des médecins traitants.

Inefficaces pour les patients, car la coercition n’a pas fait la preuve de son efficacité, comme le documente un rapport de la DREES daté de décembre 2021 (« Remédier aux pénuries de médecins dans certaines zones géographiques. Les leçons de la littérature internationale »), là où elle a été expérimentée.

Ce même rapport démontre la difficulté de mettre en œuvre la régulation d’une profession dont les effectifs sont réduits et insuffisants, ce qui est aujourd’hui en France le cas des médecins quel que soit leur mode d’exercice. Il est en effet illusoire de penser que l’infime nombre de zones médicalement sur-denses en France puissent représenter une réserve de médecins suffisante pour pallier le manque de praticiens dans une partie toujours plus importante du territoire national.

L’Ordre s’est engagé dans la voie d’une plus grande coopération des professionnels de santé afin que chaque Français ait accès à un médecin

Engagés dans une démarche collective de recherche de solutions, ls Ordres de santé viennent de proposer les bases d’une nouvelle organisation du parcours de soins autrement plus ambitieuse et concrète pour répondre à cette exigence républicaine qu’est l’accès de tous à un médecin.  

Cette nouvelle approche repose sur une plus grande coopération entre tous les professionnels de santé, réunis au sein d’une équipe de soins primaires et de proximité. Elle est coordonnée par le médecin traitant, qui peut partager certains actes à d’autres professionnels de santé. Cela permettra un gain de temps médical pour les médecins, et de dégager ainsi des possibilités accrues de prise en charge des patients, et notamment des 650 000 malades en ALD n’ayant pas de médecin traitant.

Cette nouvelle offre de soins doit découler des besoins des patients et des territoires. La coopération des acteurs doit s’organiser localement, en fonction des problématiques sanitaires, géographiques, sociales de chaque territoire, et des professionnels qui y sont présents.

Ce nouveau parcours de soins ne sera tout simplement pas possible s’il n’est pas accompagné d’une revalorisation forte et sincère du rôle du médecin généraliste dans sa dimension tant professionnelle que financière.

C’est à cela que les pouvoirs publics devraient s’attacher. Il y a urgence.

Brève Covid n°26

Temps de lecture : 0 mn
Brève Covid n°26
Numéro consacré à la vaccination Covid : Quels vaccins ? Quelle population éligible ? La Vaccination Covid/Grippe

4ème année des études de médecine

Temps de lecture : 3 mn
 4ème année des études de médecine
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Attaché à l’incitation vers une 4ème année des études de médecine au service de la formation et de la professionnalisation des futurs médecins généralistes, l’Ordre des médecins rappelle son opposition à toute forme de coercition


Depuis plusieurs années, l’Ordre des médecins plaide pour rendre effective la phase de consolidation du 3ème cycle des études médicales pour l’ensemble des 44 spécialités médicales, y compris la spécialité de médecine générale qui en est aujourd’hui privée. Cette 4ème année de professionnalisation doit répondre à une exigence de formation et de professionnalisation des étudiants. Elle ne saurait en aucun cas être instrumentalisée pour pallier les difficultés d’accès aux soins.
 

L’Ordre des médecins est favorable à ce que les étudiants en médecine, et plus particulièrement en spécialité de médecine générale, soient encouragés à multiplier les stages hors des murs de l’hôpital, pour découvrir la diversité des exercices, des structures professionnelles et des territoires. Cela est particulièrement important en 4e année de DES, année charnière dans la construction d’un projet professionnel voire d’un projet de vie.

Toutefois, la généralisation et le renforcement de cette phase de consolidation du 3ème cycle ne sauraient être guidés par d’autre considération que la formation et la professionnalisation des étudiants. Tout stage en ambulatoire ne peut se faire que dans des lieux où l’encadrement des étudiants est garanti, et où ils seront accompagnés et supervisés par un Maitre de Stages Universitaires bénéficiant du temps nécessaire à cette mission pédagogique.

L’Ordre des médecins tient donc à réaffirmer que l’instauration d’une 4ème année de DES de médecine générale ne doit en aucun cas être envisagée comme une réponse rapide aux difficultés d’accès aux soins. Il s’agirait d’une réponse aussi injuste qu’inappropriée aux défaillances actuelles du système de santé.

Plus largement, l’Ordre réaffirme son opposition à toute mesure de coercition ou de conventionnement sélectif imposée aux médecins et futurs médecins. Outre le fait que cela reviendrait à imposer aux jeunes générations des sacrifices épargnés à leurs aînés, la coercition a fait la preuve de son inefficacité partout où elle a été expérimentée, et ne saurait être mise en œuvre alors que tous les secteurs de soins font aujourd’hui face à des tensions démographiques. Les solutions pour préserver l’accès et le parcours de soins exigent une coopération de tous, au plus près des territoires, et non des promesses inopérantes.
 

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