Résultats 2022 de l'Observatoire de la sécurité
Observatoire de la sécurité des médecins

L’enquête citée recueille les déclarations d’incidents et d’agressions signalées par les médecins auprès de leurs conseils départementaux de l’Ordre. Le recensement de l’année 2022 met en exergue une forte augmentation des violences, de + 23% depuis l’année 2021, fait inédit depuis la naissance de cet Observatoire.
La majorité des médecins déclarants sont des médecins généralistes (en 2022, ils sont 71% à déposer une déclaration auprès de l’Ordre). Le Conseil national de l’Ordre des médecins est conscient d’une sous-déclaration notable des violences dont les médecins sont victimes, notamment de ceux exerçant dans les établissements de soins publics et privés. Par ailleurs, trop peu de médecins vont jusqu’au bout de la démarche : en 2022, sur les 1244 déclarations, 31% seulement des médecins portaient plainte.
L’Ordre des médecins est présent pour accompagner les médecins dans les démarches contre ces violences. Nos missions sont de rappeler et d’interpeller les Pouvoirs publics dans leur rôle de protection des soignants et d’accompagner les médecins dans leurs démarches après la commission de ces violences. Le Conseil national encourage ainsi les médecins à se tourner vers leurs conseils départementaux de l’Ordre lorsqu’ils font face à ces violences (violence physique, verbale, harcèlement, etc.). Un dispositif d’écoute est mis en place avec le service d’entraide de l’ensemble des conseils départementaux de l’Ordre des médecins. Pleinement conscient de ces problèmes croissants d’insécurité, le conseil national demande à ce que nous agissions tous, collectivement, pour prévenir ces violences auprès des médecins et de l’ensemble des soignants.
Médecins "Offre de soins et parcours de santé"

Les grands chapitres à
- L'éditorial du président
- Garantir un accès aux soins de qualité et en toute sécurité
- Les médecins présents à chaque étape du parcours de santé
- Le médecin généraliste au coeur du parcours de soins coordonnés, au bénéfice de la population
- Territoires : acteurs et organisation
- Nouvelles technologies en santé : des outils au service du parcours de santé
Retrouvez la vidéo du reportage de la page 14 : "A Saint-Gaudens, une MSP au chevet des patients sans médecin traitant"
Loi sur l’amélioration de l'accès aux soins

À la suite du Sénat, l’Assemblée nationale a voté aujourd’hui la loi sur l’amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé. Cette adoption vient mettre un terme à de nombreux mois de discussions parlementaires et ouvre la voie à une promulgation par le Président de la République.
Ce texte prévoit une meilleure pratique de l’exercice coordonné selon le diagnostic des médecins, et intègre notamment l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée, aux kinésithérapeutes, aux orthophonistes travaillant dans une structure d’exercice coordonné par le médecin.
Si, au départ, nous avions pu formuler des inquiétudes quant à l'orientation initiale de ce texte, nous nous réjouissons que la loi adoptée soit davantage équilibrée. Il revient maintenant au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour faire appliquer cette loi, et plus largement de lutter contre les déserts médicaux.
Nos politiques publiques doivent considérer la diversité des prérogatives et compétences des professionnels de santé, pour que le parcours de soins de chaque patient soit respecté par la qualité et la sécurité de ces soins garantis. Il est de notre devoir à tous de trouver une solution intelligente et collective, avec l’ensemble des professions de santé, pour régler ces problèmes. Le Conseil national de l’Ordre des médecins est prêt à contribuer activement à tous les travaux qui iront dans ce sens.
Un palmarès des médecins experts qui n’en est pas un !

Une atteinte à la déontologie médicale
Un palmarès non représentatif
Sur 1 000 médecins cités, 797 exercent en CHU (79,7 %) 126 en privé non lucratif (en particulier les Centres de Lutte Contre le Cancer) soit 12,6 %, 27 (2,7 %) en hôpitaux généraux et 49 (4,9 %) en privé lucratif, ce qui signifie que ce classement ne concerne que la médecine de recours et donc un nombre limité de patients.
Un palmarès injuste envers les médecins et les personnels non-médicaux
Enfin, la notion d’équipe médicale, au sein de laquelle ceux qui publient ne sont parfois pas les mêmes que ceux qui soignent, est tout simplement mise de côté. Pourtant, les membres d’une même équipe travaillent bien de concert !
Des critères de classement non pertinents
Décliner de manière globale le même paramètre en l’affublant d’intitulés différents et qualifier cette méthode « d’algorithme » est une erreur méthodologique. Dans tous les cas, il ne rend pas ce classement plus pertinent sur le plan clinique pour le patient. Pire, ces critères d’évaluation des publications ne sont en aucun cas une évaluation de la qualité de la recherche. En effet, dans les publications citées, tout est mélangé, le meilleur comme le pire, y compris les publications dans des revues considérées comme « prédatrices » !
Cette méthodologie va à l’encontre de toutes les recommandations académiques nationales et internationales qui privilégient l’évaluation qualitative de la recherche.
Un palmarès qui ne traduit pas la réalité de l’exercice du soin
Rappelons que la certification comporte quatre catégories : la connaissance (et pas seulement sa diffusion), mais aussi et surtout la compétence professionnelle, la relation avec les patients, et la santé des soignants.
Pr. Benoit Veber, Président de la Conférence nationale des Doyens de médecine
Dr. François Arnault, Président du Conseil national de l’Ordre des médecins
Pr. Bertrand Godeau, Président du CNU santé
Pr. Remi Salomon, Président de la Conférence des Présidents de CME de CHU
M. Philippe El Saïr, Président de la Conférence des Directeurs généraux de CHU
Actes médicaux à visée esthétique

L’Ordre des médecins constate qu’il existe un véritable essor des actes médicaux à visée esthétique (laser, injections d’acide hyaluronique et autres produits de comblement, greffes capillaires, etc.) et de façon concomitante, une forte augmentation de dérives liées à cet exercice, parfois réalisés par des professionnels de santé non formés, voire par des non professionnels de santé.
Les actes à visée esthétique, dont notamment les injections de produits de comblement, peuvent générer des complications graves (brûlure, nécrose, etc.), avec risque, parfois, de séquelles définitives esthétiques ou fonctionnelles.
L’Ordre est conscient que ces actes peuvent offrir des avantages pour certains patients, mais veut agir pour leur apporter un accompagnement sécurisé de ces pratiques.
L’Ordre des médecins rappelle également que le médecin ne peut proposer un procédé illusoire ou n'ayant pas été suffisamment évalué scientifiquement.
Pour répondre à cette préoccupation, le Conseil national de l’Ordre des médecins se déclare favorable à la création d'une formation inter-universitaire ouverte aux seuls médecins et permettant la pratique réglementée des actes médicaux à visée esthétique. Il demande également aux autorités de réserver la délivrance des produits de comblement aux seuls médecins. Les produits de comblement injectables sont des dispositifs médicaux et doivent faire l’objet d’un certificat CE de conformité.
Médecins n°84

-"Démographie médicale : quelles évolutions ?"
: "Dans l'Aisne, des spécialistes à la rencontre des habitants"
- "L'infertilité, une réalité pour de plus en plus de couples"
- "Entendre la voix des médecins"
Diagnostic médical et : enjeux éthiques
: à savoir
, médecin sur l'île de Porquerolles
Voir la vidéo associée au reportage publié page 10 : "Des spécialistes à la rencontre des habitants"
Newsletter d'avril 2023

À la une
Fin de vie et rôle du médecin : l’Ordre s’exprime
L’Ordre des médecins s’exprime aujourd’hui sur la loi Claeys-Leonetti dans sa rédaction actuelle, et sur le rôle et la place du médecin. Lors du séminaire du Cnom sur la fin de vie, en novembre 2022, les résultats de la consultation ont nourri les débats. Après un premier travail de rédaction coordonnée par la section Éthique et déontologie, des auditions d’organisations extérieures et des sociétés savantes sur les soins palliatifs ont été réalisées pour approfondir le sujet.
L’Ordre des médecins est défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté. L’Ordre estime impératif de permettre une meilleure application de la loi, et nécessaire de se doter de tous les moyens qui lui permettraient d’être pleinement effective, il contribuera au développement des soins palliatifs et d’accompagnement, et de la connaissance de la réglementation actuelle.
Si la loi vient à changer vers une légalisation d’une aide active à mourir (euthanasie et/ou suicide assisté), l’Ordre des médecins entend faire valoir dès à présent qu’il sera défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie, le médecin ne pouvant provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal. Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté, l’Ordre des médecins formule d’ores et déjà plusieurs exigences quant au rôle et à la place du médecin.
Le chiffre
75 % des troubles musculo-squelettiques correspondant à un tableau de maladie à caractère professionnel n’ont pas fait l’objet d’une déclaration en maladie professionnelle, selon une étude menée par entre 2012 et 2018. Cela résulte le plus souvent d’une méconnaissance du salarié ou d’un bilan diagnostique insuffisant.
Les actus
Relations médecins-industrie : le rapport
Mésusage de la télémédecine : mise à jour
IVG : nouveaux commentaires de l’article 18
Calendrier vaccinal 2023
En image
À découvrir
Notre nouveau compte Linkedin !
L’ensemble du Cnom est heureux de vous retrouver désormais ! Grâce à ce compte, nous partagerons avec vous nos actualités, nos prises de position et nos éclairages juridiques. Ce nouveau canal d’information donne un écho encore plus large à notre contribution aux débats publics sur lesquels nous sommes impliqués. Il nous permet aussi de dialoguer directement avec un public élargi, les médecins, quelles que soient leur spécialité ou leur mode l'exercice, les patients et les acteurs de la santé. En résumé, ce compte LinkedIn témoigne de notre ambition d’être toujours plus à l’écoute de la société. N’hésitez pas à nous suivre !
Rapport d'évaluation - Relations médecins industrie

Le Ministère de la Santé et de la Prévention a souhaité que les autorités en charge de l’application du dispositif établissent un rapport d’évaluation de leur activité pour la période comprise entre le 1er octobre 2020 et le 31 décembre 2022.
En ce sens, l’arrêté du 2 février 2023 précise la nature et la présentation des informations devant figurer dans ce rapport d’évaluation prévu aux articles L. 1453-14 et R. 1453-19 du code de la Santé Publique.
Fin de vie et rôle du médecin

Cette consultation a débuté en juin dernier avec un questionnaire adressé aux conseils départementaux et régionaux. Lors du séminaire du Conseil national sur la fin de vie en novembre dernier, ces résultats ont nourri les débats. Après un premier travail de rédaction coordonnée par la section éthique et déontologie du conseil national, des auditions d’organisations extérieures et des sociétés savantes sur les soins palliatifs ont été réalisées pour approfondir le sujet.
Fin de vie et rôle du médecin
L’Ordre des médecins s’exprime donc sur la loi Claeys Leonetti dans sa rédaction actuelle et sur le rôle et la place du médecin dans l’hypothèse où une loi relative au suicide assisté et/ou à l’euthanasie serait déposée au Parlement.
L’Ordre est défavorable à toute possibilité de mettre en place une procédure d’aide active à mourir pour les mineurs et les personnes hors d’état de manifester leur volonté.
Fin de vie et rôle du médecin dans le cadre d’une aide active à mourir
A cet effet, l’Ordre des médecins contribuera au développement des soins palliatifs et d’accompagnement, et de la connaissance de la réglementation actuelle.
Si la loi vient à changer vers une légalisation d’une aide active à mourir (euthanasie et/ou suicide assisté), l’Ordre des médecins entend faire valoir dès à présent qu’il sera défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie, le médecin ne pouvant provoquer délibérément la mort par l’administration d’un produit létal.
Dans l’hypothèse d’une légalisation du suicide assisté, l’Ordre des médecins entend formuler des exigences quant au rôle et à la place du médecin. Ainsi, l’Ordre des médecins :
- Revendiquerait une clause de conscience spécifique qui garantirait l’indépendance du médecin, y compris en établissement de santé, et qui pourrait être mise en exergue à tout moment de la procédure. Le médecin devrait pouvoir continuer à suivre le patient, même après avoir fait valoir cette clause. Si le médecin ne souhaitait plus prendre en charge son patient, il devrait l’adresser vers un médecin susceptible d’assurer sa prise en charge ;
- Estime qu’un médecin devrait être le professionnel qui recueille la demande d’aide active à mourir du patient en fin de vie. Ce médecin devrait être le médecin traitant/référent (médecin spécialiste en médecine générale ou médecin spécialiste prenant en charge la pathologie) s’il ne faisait pas valoir sa clause de conscience ;
- Estime que l’évaluation, la décision d’éligibilité pour une aide active à mourir, et la responsabilité devraient être collégiales ;
- Estime que dans le collège ainsi constitué, le médecin spécialiste en médecine générale traitant et le médecin spécialiste référent devraient en être systématiquement membres s’ils ne faisaient pas valoir leur clause de conscience ; dans ce dernier cas leur avis sera demandé ;
- Préconise que le médecin spécialiste en médecine générale traitant fasse partie de l’ensemble de la procédure, sauf s’il faisait valoir sa clause de conscience ;
- Est défavorable à la participation active du médecin lors de la prise du produit létal par le patient. Cependant, l’ordre des médecins estime que le médecin qui n’aurait pas fait valoir sa clause de conscience pourrait rester présent et accompagner son patient jusqu’à ses derniers instants (1) ;
- Estime que la loi devra protéger le médecin qui participerait à la procédure d’une aide active à mourir.
1 - Article 38 du code de déontologie médicale : « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage.
Il n'a pas le droit de provoquer délibérément la mort. »