Newsletter de juillet 2019
Publié le Jeudi 11 juillet 2019
Temps de lecture : 6 mn
Au sommaire de la newsletter : la conférence de presse du Dr Bouet réélu à la présidence du conseil national de l'Ordre des médecins.
À la une
Un troisième mandat pour aller plus loin et plus vite
Le 3 juillet, le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins qui a été réélu pour un troisième mandat le 26 juin dernier, a tenu une conférence de presse pour présenter sa feuille de route et répondre aux questions des journalistes.
« Vous avez aimé les deux premières saisons, vous allez adorer la troisième parce que nous allons faire encore plus vite et plus loin que ce que nous avons fait jusqu’à maintenant, a annoncé le Dr Bouet en introduction du point presse. Lors de ce troisième mandat, nous devons orienter de manière définitive l’action de l’Ordre des médecins et sa présence dans le monde de la santé. »
Le président a ensuite présenté ses trois principaux objectifs :
-
Le prolongement de la réforme. « Nous avons pesé de toute notre capacité à convaincre dans le cadre du débat parlementaire. Et puisque les textes de mise en application seront, selon la ministre, négociés avec l’ensemble des professionnels, nous comptons y participer de façon formelle. Nous serons particulièrement vigilants sur les aspects liés à l’urgence, à la territorialité et à la démocratie sanitaire. »
-
Un Ordre accompagnateur. « Nous allons continuer à développer cette logique d’accompagnement du parcours individuel des professionnels dès leur entrée à l’université. Il s’agit d’un accompagnement sur les exercices, sur la formation, sur la recertification, sur les difficultés professionnelles ou personnelles… Nous allons aussi travailler avec les conseils départementaux et régionaux pour améliorer la proximité de l’Ordre vis-à-vis des médecins. Nous allons enfin renforcer notre capacité à recevoir et à écouter les patients. »
- Un Ordre inscrit dans un environnement sociétal en mutation. « Nous allons porter un certain nombre de sujets – tels que la santé et l’environnement, la santé et le travail, la santé et l’alimentation – qui sont des questions qui ont un impact à la fois sur l’avenir de notre système de santé, sur les compétences professionnelles et sur les attentes de la population. Il faut donc que nous soyons présents pour pouvoir discuter avec nos interlocuteurs sur ces sujets. »
Le Dr Patrick Bouet a ensuite répondu aux questions des journalistes sur différents thèmes d’actualité.
-
L’homéopathie. « L’Ordre n’est pas compétent pour se situer dans le débat scientifique. Le gouvernement est actuellement dans la phase d’arbitrage. Ensuite, l’Ordre va se positionner sur le droit au titre, c’est-à-dire le droit d’apposer la mention ‘’Homéopathe’’ sur sa plaque : le Conseil national prendra une décision lors de la session du mois d’octobre. Quoi qu’il en soit, je rappelle que la suppression du droit au titre ne pourra être rétroactive, les médecins homéopathes déjà diplômés pourront garder la mention sur leur plaque.»
-
Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). « Une clarification sur les contours des CPTS est nécessaire, sans quoi, on risque de finir par se voir imposer une norme structurelle. Ce que nous souhaitons, c’est un texte qui définisse les CPTS. Pour nous, elles doivent être construites à partir d’un plan local de santé défini avec l’ensemble des acteurs (professionnels de santé, usagers, politiques) afin que les CPTS soit organisées en adéquation avec les besoins et les objectifs de santé du territoire. C’est la condition pour qu’elles soient un succès. »
- Le stage de six mois obligatoire dans les territoires déficitaires pour les internes. « Nous avons une volonté très forte de professionnalisation des étudiants. Nous avons entendu leurs préoccupations et leur souhait de sortir de l’hôpital pour être dans les territoires et pour apprendre l’exercice ‘’en ville’’. Dans un certain nombre de régions, des expérimentations ont montré que lorsque l’on professionnalise précocement les étudiants dans un territoire, on a un taux d’installation supérieur. Nous en avons tiré deux conclusions : il faut mettre fin à l’aspect dérogatoire du DES de médecine générale. Toutes les autres spécialités se font en trois phases dont une de mise en autonomie. La médecine générale ne suit malheureusement pas ce schéma, donc nous prônons une quatrième année professionnalisante et en autonomie qui ne serait pas, de fait, une mise à disposition pour l’hôpital. Les parlementaires n’ont pas retenu cette option. Nous n’avons pas la quatrième année de médecine générale mais une obligation d’exercer durant six mois dans un territoire déficitaire. À notre sens, nous sommes très éloignés d’une logique de professionnalisation. »
Le chiffre du mois
56 conseillers nationaux de l’Ordre des médecins,
fortement renouvelés au mois de juin 2019. Pour la première fois, ces élections se sont déroulées de manière paritaire (binômes femme-homme).
À découvrir
WebzineSanté de l’Ordre des médecins
En image
Violences faites aux femmes : des stages d’écoute pour sensibiliser les étudiants
À Paris, des étudiants de la faculté de médecine de Sorbonne Université participent à des stages d’écoute dans les locaux du Samu social, de SOS Amitiés ou du Collectif féministe contre le viol. Reportage complet dans le
En veille
Exercice en multisite : modèles de déclaration préalable
Depuis le 23 mai 2019 et la modification deIndemnisation des victimes de l’amiante : informez vos patients
Dans un rapport publié le 27 juin 2019, Santé publique France dresse le bilan de 20 années de surveillance des cas de mésothéliome pleural, cancer de la plèvre survenant principalement après une exposition à l’amiante. Si l’étude rapporte que les mésothéliomes pleuraux sont toujours plus nombreux, elle met aussi en lumière un autre point. Aujourd’hui, près de 50% des personnes atteintes d’un mésothéliome ne sollicitent pas d’indemnisation auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA). Pourtant, toute personne victime des effets de l’amiante - ou ayant droit d’une personne décédée - peut être indemnisée. Le FIVA invite les médecins traitants et généralistes à davantage informer leurs patients, estimant qu’ils ont « un rôle prépondérant à jouer (...) sur cette possibilité d’indemnisation. »+ d’infos :