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Enquête sur les déterminants à l’installation

Temps de lecture : 5 mn
Installation des jeunes médecins
Enquête sur les déterminants à l’installation : des freins à lever pour accompagner les internes et jeunes médecins à exercer dans les territoires.
Communiqué de la Commission jeunes médecins

Alors que la santé et les problématiques d’accès aux soins se sont imposées comme préoccupation majeure des Français dans le cadre du Grand débat national, la commission jeunes médecins du Conseil national de l'Ordre des médecins, composée des structures représentatives des étudiants, internes et jeunes médecins (ANEMF, ISNI, ISNAR-IMG, ReAGJIR, SNJMG, JEUNES MEDECINS ISNCCA, SIHP et SNJAR) et de conseillers nationaux, publie une vaste enquête sur les déterminants à l’installation.

Il en ressort notamment que le cadre de vie, les conditions d’exercice, le travail en réseau avec d’autres professionnels de santé et, dans une moindre mesure, les aides financières, sont des facteurs-clés pour l’installation des médecins dans les territoires.

La commission jeunes médecins du Conseil national dévoile aujourd’hui les résultats de son enquête sur les déterminants à l’installation pour les internes et jeunes médecins. Lancée début janvier 2019, cette grande étude évalue les conditions de l’exercice professionnel et met en lumière les besoins, attentes et craintes des jeunes et futurs médecins. Au total, plus de 15.300 professionnels y ont répondu, dont 70% de médecins déjà installés, 16% d’internes et 14% de médecins remplaçants.

Un profond décalage entre l’aspiration à s’installer et sa concrétisation

L’étude révèle une véritable aspiration à l’installation en libéral. En effet, 75% des internes envisagent ce mode d’exercice, contre 19% en activité salariée pure. Pourtant, dans les faits, seuls 12% des nouveaux inscrits à l’Ordre des médecins en 2018 exercent en libéral, quand 62% sont salariés. Le nombre de primo-inscrits installés à 5 ans atteint 35%. Ce décalage entre volonté et réalité s’explique par une multitude de facteurs, qui peuvent s’avérer dissuasifs.

Le territoire et la proximité familiale, déterminants majeurs à l’installation

Pour les internes comme pour les médecins remplaçants, l’installation est étroitement liée à la dimension territoriale. Respectivement 62% et 57% d’entre eux considèrent que la qualité des services publics est un facteur essentiel dans leur décision de s’installer dans un territoire. La dimension familiale est également primordiale à leurs yeux, 61% et 60% affirmant que la proximité familiale pèse fortement dans leur choix. Les médecins déjà installés, eux, placent en tête des facteurs favorisant l’installation les services publics, puis les équipements culturels et sportifs, devant les transports. Cette recherche d’un cadre de vie non-isolé est d’autant plus prégnante que les jeunes médecins, lorsqu’ils sont en âge de s’installer vers 30 ans, ont bien souvent une vie de famille, avec conjoint voire enfant(s). 86% des internes ayant un conjoint affirment que ce dernier influence le projet d’installation.

Une attente particulière sur les conditions d’exercice, en lien avec les autres professionnels de santé

L’exercice groupé, dans le cadre d’une activité mixte, libérale en groupe ou en maison de santé pluridisciplinaire, est largement plébiscité par les internes (72%). A l’inverse, l’exercice libéral seul n’est envisagé que par 3% d’entre eux. Outre l’exercice groupé, les jeunes médecins souhaitent pouvoir disposer d’un réseau de professionnels de santé sur le territoire, sur lequel s’appuyer. Un point déterminant pour 81% des internes et 87% des remplaçants.

Enfin, la recherche d’un équilibre vie privée - vie professionnelle est particulièrement saillante chez les internes et remplaçants. Pour respectivement 82% et 87% d’entre eux, les horaires et le rythme de travail ont un impact sur la décision du lieu et du mode d’installation. Chez les médecins installés, cette attente est plus en retrait (46% tout à fait ou plutôt déterminants).

Des aides financières sont estimées importantes, mais pas déterminantes

Enseignement majeur de l’étude, 59% des internes et 43% des remplaçants affirment craindre l’échec économique d’une installation. Face à cette réelle appréhension du risque économique, les aides financières à l’installation sont perçues comme importantes mais pas déterminantes (48% des internes et 47% des remplaçants les considèrent comme peu ou partiellement déterminantes). Les solutions à apporter aux problèmes de démographie médicale dépassent donc largement les mesures financières.

Des pistes claires pour faciliter l’installation des jeunes médecins

Cette étude met clairement en lumière la volonté des jeunes médecins de s’installer en libéral. Pour les aider à passer de l’intention à l’action – sans céder à l’appel des mesures coercitives qui seraient totalement contre-productives –, il convient bien sûr de les accompagner (68% aimeraient pouvoir être guidés par un confrère ou une consœur, 53% par les collectivités territoriales, 48% par l’Ordre des médecins et 47% par l’ARS), mais aussi de leur permettre de travailler en groupe, au sein d’un réseau de professionnels, et dans de bonnes conditions d’exercice. Une formation précoce au management de « l’entreprise médicale », ainsi que l’idée d’un incubateur de projets d’installations mettant à leur disposition toutes les compétences nécessaires, seraient également bénéfiques.

Les résultats de l’enquête démontrent ainsi qu’il est urgent de changer de paradigme : pour les jeunes médecins, il ne suffit plus de s’installer dans un cabinet, mais il s’agit de s’insérer dans un territoire, à l’image des 81% des répondants qui affirment s’être installés après avoir été remplaçants (dont 41% dans le territoire où ils avaient effectué leurs remplacements). 

local_libraryLire l'enquête

La commission jeunes médecins est rattachée à la section Exercice professionnel du Conseil national de l'Ordre des médecins. Elle est composée d’un Président, le Dr Bruno Boyer, de 8 membres élus par le Conseil national, et de 8 membres de chaque organisation représentative des étudiants en médecine, des internes, des chefs de clinique et des médecins récemment diplômés (ANEMF, ISNI, ISNAR-IMG, ReAGJIR, SNJMG, JEUNES MEDECINS ISNCCA, SIHP et SNJAR). Elle vise à favoriser les échanges et la concertation entre le conseil national et les jeunes médecins.

 

Campagne d'information sur les compétences des sages-femmes

Temps de lecture : 1 mn
Lettre de l'Ordre des médecins à Mme Touraine sur la campagne d'information sur les compétences des sages-femmes.
Consultez la lettre de l'Ordre sous ce lien

 

Médecine et médecins à l'ère numérique

Temps de lecture : 1 mn
Publication du 5ème webzine de l'Ordre des médecins sur l'exercice de la profession à l'ère numérique.
Dévouvrez notre 5ème webzine piloté par le Dr Jacques LUCAS, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Conseil national de l'Ordre des médecins) et Délégué Général aux systèmes d’information en santé. 
  • Informatique, nanotechnologies, génétique, robotique, sciences cognitives… les nouvelles technologies investissent le monde de la santé engendrant autant d’espoirs que de craintes.
  • Grâce à des débats, des témoignages, des exemples d’initiatives, ce webzine donne des clés pour décrypter ce phénomène afin d’en cerner les enjeux, les risques et les bénéfices potentiels.
  • Parmi les intervenants, le philosophe Luc Ferry ; la fondatrice d’Eppocrate, Cécile Monteil ; le psychiatre Serge Tisseron ; le précurseur de la chirurgie robotique, le Pr Jacques Marescaux ; la fondatrice de Renaloo, Yvanie Caillé ; ou encore le nouveau directeur du Conseil national du numérique, Mounir Mahjoubi.
Temps de lecture : 2 mn
Open data
L'Ordre des médecins attire l'attention des médecins sur le partage des données de santé numérisées et le secret médical.
M. Lucas :

Circulent actuellement des rumeurs ou des idées fausses sur les données de santé, les partages et la notion de secret portant sur les informations en santé, liées vraisemblablement à l'inquiétude des professionnels de santé et des médecins en particulier.

Nous ne pouvons pas défendre notre métier et nos valeurs si nous ne savons pas de ce dont il s’agit et ne partons pas sur bases assurées et objectives. Nous vous proposons donc d’écouter d'abord ce que vous avez à dire et vos questions, pour essayer ensuite avec M. FAROUDJA de faire une synthèse autour des données personnelles de santé dans les espaces numériques. Par soucis de clarté je ferai une distinction entre open data et big data.

Je propose aussi, pour la clarté de nos échanges, de distinguer deux champs. Un premier champ concernant les échanges et partages entre professionnels de santé, les outils qui peuvent y être adaptés et qui sont proposés ainsi que les échanges et partages de données personnelles de santé non plus entre professionnels de santé, mais entre professionnels de santé et le secteur médicosocial. On peut d’ailleurs y mettre les usages de télémédecine à partir des données de santé. Le deuxième champ concerne à proprement parler l'open data et le big data, deux notions différentes, dont il a été constamment question lors des tables rondes. Même le Premier ministre y a fait allusion dans son discours.

 picture_as_pdfVoir l'intégralité de ces échanges

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