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Newsletter de mars 2021

Dernière mise à jour le Jeudi 25 mars 2021 Temps de lecture : 6 mn
Newsletter  du conseil national de l'Ordre des médecins mars 2021
Au sommaire : point sur le vaccin AstraZeneca ; la levée de l’interdiction de publicité ; les réquisitions judiciaires ; lien vers l'enquête de l'ISNI

À la une

Vaccin AstraZeneca : point de situation

Alors que l’épidémie connaît depuis quelques semaines un essor inquiétant, entraînant une nouvelle forme de confinement dans de nombreux départements, la campagne de vaccination s’est vue ralentie du fait de la suspension durant trois jours de l’utilisation du vaccin AstraZeneca, et de la chute de confiance vis-à-vis de ce vaccin…

La survenue de cas d’événements graves thromboemboliques et hémorragiques chez des personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca a conduit, successivement depuis le 11 mars, plusieurs pays européens, dont la France, à suspendre l’utilisation de ce vaccin. Après avoir examiné les données disponibles, le comité d'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a confirmé, dans son avis du 18 mars, qu'il n'y a pas d'augmentation du risque global d’événements thromboemboliques chez les personnes vaccinées par le vaccin AstraZeneca et que les avantages de ce vaccin dans la lutte contre la Covid-19 continuent de l'emporter sur le risque d'effets indésirables. Il estime que le nombre global d'événements thromboemboliques rapportés après la vaccination est inférieur à celui attendu dans la population générale. Toutefois, il note que la possibilité d’un lien entre le vaccin et des cas de coagulation intravasculaire disséminée et de thrombose veineuse cérébrale ne peut pas être écarté à ce jour. L’EMA a également identifié un possible surrisque de TVC/CIVD chez les personnes de moins de 55 ans.
La HAS, dans un avis rendu le 19 mars, estime ainsi que l’utilisation du vaccin AstraZeneca peut reprendre sans délai. Elle recommande néanmoins de n’administrer le vaccin AstraZeneca qu’aux personnes âgées de 55 ans et plus. Et dans l’attente de données complémentaires, elle préconise d’utiliser chez les personnes de moins de 55 ans éligibles à la vaccination les vaccins à ARNm.
Dans une lettre adressée aux médecins généralistes, le 12 mars, le ministre en charge de la Santé, Olivier Véran, a rappelé que cette campagne de vaccination contre la Covid-19 constitue un défi scientifique, industriel, logistique, médical, sociétal, sans précédent. Il salue l’investissement et l’engagement des médecins auprès de leurs patients dans le cadre de cette campagne. Selon enquête menée par le Collège de la médecine générale, 73 % des médecins généralistes en exercice ont déjà vacciné au cabinet avec le vaccin AstraZeneca, et 96 % des médecins ont utilisé les doses qui leur ont été attribuées.

Retrouvez l’édito du président du Conseil national de l’Ordre des médecins

 

Le chiffre du mois

650 000 tests de dépistage du VIH en moins en France, de janvier à octobre 2020, par rapport à ce qui était attendu.  173 000 personnes vivent avec le VIH, dont 24 000 sans le savoir. À l’occasion de sa campagne 2021, Sidaction tire la sonnette d’alarme : la crise sanitaire a causé une chute importante du dépistage du VIH en 2020 avec à la clé, un risque de reprise de l’épidémie.

 

Actus

Vaccination des soignants : une exigence éthique

L’ensemble des soignants est aujourd’hui éligible à la vaccination contre la Covid-19. Ce geste de prévention qui diminue considérablement les chaînes de transmission du virus est par conséquent une exigence éthique qui s’impose à tous. D’autant plus que les soignants, à qui les Français vouent une confiance importante, ont plus que jamais un devoir d’exemplarité. Dans ce contexte, l’Ordre tient à saluer les médecins, dont plus des deux tiers ont d’ores et déjà répondu à cette exigence et accompli leur devoir. Il tient à rappeler aux praticiens pas encore vaccinés qu’il est urgent qu’ils le fassent. La protection des patients est un devoir professionnel fondamental des médecins comme de tous les soignants.
+ d’infos  

Réquisitions judiciaires : quelle conduite tenir ?

Les médecins, que ce soit en exercice libéral ou hospitalier, sont régulièrement sollicités lors de réquisitions judiciaires. Sur délégation du Procureur ou du juge d’instruction, les officiers de police judiciaire, dans le cadre de leurs enquêtes, peuvent être amenés à requérir le concours des médecins, pour obtenir des documents ou des informations couvertes par le secret. Face aux nombreuses interrogations des médecins sur la conduite à tenir et les sanctions dont ils seraient susceptibles de faire l’objet face à de telles demandes, l’Ordre des médecins a publié un mémo détaillant, selon les différents cas de figure, comment concrètement le médecin doit répondre à ces réquisitions.

Fin de vie : le débat est relancé

Deux propositions de loi visant la légalisation de l’euthanasie ont été déposée, l’une au Sénat, l’autre à l’Assemblée nationale, relançant par ainsi le débat sur la fin de vie. Selon un sondage Ipsos, en 2019, 96% des Français y seraient favorables. L’Ordre des médecins estime quant à lui, que la loi Claeys-Leonetti de 2016 propose aujourd’hui un équilibre entre droits des malades et exercice de la médecine dans les situations délicates de la fin de vie. Cette loi souffre néanmoins d’une méconnaissance tant par les professionnels de santé que par les patients. 91% des Français déclarent ainsi que leur médecin traitant ne les a pas informés de leurs droits en fin de vie ni des dispositifs existants, selon le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. L’Espagne a quant à elle voté le 18 mars dernier la légalisation de l’euthanasie.

À découvrir

Levée de l’interdiction de publicité : une petite révolution ?

 

Un décret publié le 24 décembre 2020 abroge le principe d’interdiction de toute publicité au profit du principe de libre communication du médecin sur son activité professionnelle. Une communication cependant encadrée par des règles déontologiques... Retrouvez dans le nouveau magazine Médecin une réflexion sur le sujet ainsi qu’un éclairage pratique sur les possibilités et les limites de cette nouvelle réglementation.

 

En images

Banlieues Santé, un remède contre l’exclusion médicale

L’association Banlieues Santé a pour but de faciliter l’inclusion sociale et médicale des habitants fragilisés des quartiers prioritaires et des zones rurales. Petit aperçu du reportage réalisé auprès de cette association et disponible dans le magazine Médecins.

 

 
En veille

Implants Essure® : quelle est la marche à suivre ?

Le dispositif de stérilisation définitive hystéroscopique Essure®, disponible en France en 2002 (et remboursé à partir de 2005), a arrêté d’être commercialisé en septembre 2017, du fait de la notification croissante d’évènements indésirables. Près de 200 000 patientes ont bénéficié de cette méthode de stérilisation en France et plusieurs milliers d’entre elles ont signalé à ce jour des effets indésirables, pelviens ou systémiques ayant conduit au retrait de ces dispositifs (explantation). L’ANSM a rassemblé le 1er octobre 2020 des représentants de femmes porteuses d’implants Essure®, des professionnels de santé ainsi que des équipes scientifiques françaises et a publié un certain nombre de recommandation à retrouver dans le nouveau magazine Médecin .

Enquête sur les spécialités médicales

L’ISNI s’intéresse aux perceptions et stéréotypes qui entourent les différentes spécialités médicales et leurs déterminants. L’Intersyndicale lance ainsi une enquête en ligne qui s’adresse aux étudiants mais également aux praticiens sur leurs représentations personnelles des différents spécialistes en médecine. L’enquête est ouverte sur 3 à 4 semaines.
Participer à l’enquête