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Atlas de la démographie médicale 2015

Publié le Mardi 16 juin 2015 Temps de lecture : 5 mn
L'Ordre des médecins lance le débat sur les idées reçues de la démographie médicale.
Le Conseil national de l’Ordre des Médecins organise aujourd’hui, à l’occasion de la sortie de sa nouvelle édition 2015 de l’Atlas de la démographie médicale, un débat sur les idées reçues liées à la démographie médicale en présence de la CNAMTS, d’un représentant d’ARS, du CGET et de l’Etat.

Car les résultats de l’Atlas cette année, en décrivant le profil en constante évolution de la population médicale mettent en défaut un grand nombre d’idées reçues sur la profession :

Numerus clausus 

Sur le numerus clausus et la pénurie de médecins : avec 281 087 médecins inscrits au tableau de l’Ordre en 2014, la France n’a jamais compté autant de médecins et le nombre de médecins actifs a doublé en 35 ans (215 539 médecins étaient en activité en 2014). Certains territoires semblent pourtant de plus en plus manquer de médecins. On met souvent en cause le numerus clausus, qui serait trop restreint. Ses effectifs ont pourtant plus que doublé ces dix dernières années pour atteindre 7497 places. L’Atlas démontre en revanche que la population médicale est vieillissante (26,4% des inscrits au tableau ont plus de 60 ans, 23% du total sont retraités et cette proportion augmente) et que, chaque année, pas moins de 25% des médecins diplômés d’une faculté française décident de ne pas s’inscrire à l’Ordre pour exercer d’autres professions, dans le journalisme ou l’administration par exemple, au détriment du soin.

Féminisation et exercice libéral 

Sur la féminisation et l’exercice libéral : les femmes médecins sont beaucoup plus nombreuses que les hommes chez les moins de 45 ans et 58% des nouveaux inscrits sont des femmes. Cette féminisation avérée de la profession profite largement au secteur libéral : 60% des médecins généralistes libéraux mixtes âgés de moins de 40 ans sont des femmes. Si l’on dénote une tendance de fond chez les nouvelles générations de médecins, hommes comme femmes, de pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée, cela ne veut pas dire que les jeunes générations ne souhaitent plus exercer en libéral : lors de leur première inscription à l’Ordre, 15% des jeunes médecins choisissent l’exercice libéral/mixte en 1ère  intention, mais cinq ans plus tard, ils sont 40% à s’orienter vers ce mode d’exercice.

Déserts médicaux

Sur les déserts médicaux : les territoires en danger pour les soins de premier recours ne concernent pas exclusivement les territoires ruraux mais aussi les métropoles, comme Paris, voire des villes moyennes, comme Châteauroux. Sur la période 2007/2015, la région Ile-de-France recense une diminution de 6% des médecins en activité régulière, alors que la région des Pays-de-la-Loire comptabilise une hausse de 6%.

Médecins et diplômes étrangers 

Sur les médecins à diplômes étrangers : le nombre de  médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France augmente depuis 2007 (+42,7%), toutefois ces médecins ne peuvent pas aujourd’hui pallier le manque d’effectifs car ils privilégient massivement l’exercice salarié (62%) ou mixte (13%). Seul ¼ d’entre eux exerce en secteur libéral exclusif. Par ailleurs, ces médecins privilégient les territoires à forte densité et ne constituent pas réellement une réponse à la désertification.

Effectifs en médecine générale et spécialités 

Sur les effectifs en médecine générale et les spécialités : on dénote une baisse constante depuis 2007 des effectifs en médecins générale (on est passé de 64 778 médecins généralistes en 2007 à 58 104 en 2015, soit une baisse 10,3%, et une baisse de 6,8% est à prévoir pour les années 2015-2020). Du côté des spécialités, l’exercice libéral reste en progression (entre 2007 et 2015, il était en hausse de 6,2% pour les spécialités médicales  et de 25,8% pour les spécialités chirurgicales). Toutefois, 4 spécialités sont en souffrance : la rhumatologie (-10,3% depuis 2009), la dermatologie (-7,7% depuis 2009),  la chirurgie générale (-24,7% depuis 2009),  l’ORL (-7,8% depuis 2009).

Loin des idées reçues, ces données de l’Atlas de l’Ordre des médecins montrent l’importance des données factuelles dans un sujet aussi complexe que la démographie médicale.

Pour aider à l’installation des médecins et repérer les zones sous-dotées, le Conseil de l’Ordre a créé une cartographie interactive, véritable outil d’aide à la décision, sur son site internet : www.demographie.medecin.fr 
 
Programme des Débats de l’Ordre 
Ouverture de la conférence par Patrick Bouet, Président du Conseil national de l'Ordre des médecins
Présentation de l’Atlas par Jean-François Rault, Conseiller national de l'Ordre des médecins 
Vidéo – reportage sur les problématiques de la démographie médicale
 
Débat entre :
  • Dominique Polton, CNAMTS
  • Jean-Yves Grall, ARS
  • Olivier Véran, médecin, ancien député
  • Etienne Pinauldt, CGET
  • Patrick Romestaing, CNOM
  • Jean-François Rault, CNOM
 
 Echanges avec la salle. 

 Le débat sera animé par Isabelle Gounin, journaliste à LCI.