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Newsletter de novembre 2022

Publié le Mardi 29 novembre 2022 Temps de lecture : 5 mn
Newsletter du Cnom de novembre 2022
Au sommaire : la conférence de presse du Cnom sur le parcours de soins, les recommandations dans le cadre de la pénurie d’amoxicilline...

À la une

Parcours de soins : la conférence de presse du Cnom

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a tenu une conférence de presse sur le sujet du parcours de soins, le jeudi 24 novembre 2022.

Les Dr François Arnault, président du Cnom, Claire Siret, président de la section Santé publique et René-Pierre Labarrière, président de la section Exercice professionnel ont réaffirmé devant les journalistes la position de l’institution sur cette question.

« La présence du médecin dès l’entrée dans le parcours de soins, lors du diagnostic, est incontournable », a rappelé le Dr Labarrière. L’Ordre soutient pleinement la délégation de certaines tâches, au sein d’équipes de soins coordonnées par le médecin. Cependant, « cette délégation de tâches doit permettre de dégager du temps médical, pas de contourner ou de remplacer le médecin, a insisté le président. Même en cas de difficultés d’accès aux médecins, l’examen par le médecin dans l’entrée dans la maladie est indispensable, lui seul peut poser un diagnostic. L’Ordre a refusé, refuse et refusera toute dérogation à ce principe, dans l’intérêt premier des patients. »

Le président a également rappelé que l’institution était favorable à la 4e année de médecine générale, professionnalisante et encadrée avec un maître de stage mais s’opposait à toute forme de coercition et à la répartition en zones sous-denses des étudiants de 4e année, qui auraient pour effet principal de décourager les jeunes confrères. « Il faut mieux considérer les étudiants et internes en médecines, qui témoignent d’une souffrance professionnelle majeure », a assuré le président, qui a récemment reçu les représentants des étudiants.

Le chiffre du mois

+16,7% : la surmortalité estimée par Santé Publique France en 2022, correspondant à 2816 décès. En cause : une recrudescence des cas de Covid-19 et trois périodes de canicules.

 

Actus

Pénurie d’amoxicilline : que faire ?

En France et dans le monde, de fortes tensions d’approvisionnement des antibiotiques à base d’amoxicilline seule ou en association à l’acide clavulanique se font ressentir. En cause : une consommation excessive des antibiotiques et un ralentissement de la production depuis l’épidémie de Covid-19. Les formes les plus touchées par cette pénurie sont les suspensions buvables en flacon, généralement prescrites en ville aux enfants.
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande de ne pas prescrire d’antibiotique si ce n’est pas nécessaire, c’est-à-dire en cas d’infections virales (bronchiolites, Covid-19, infections cutanées superficielles…).
Si un antibiotique est nécessaire, l’ANSM recommande de suivre les recommandations de bonnes pratiques élaborées par la HAS.


Grippe/Covid : la double campagne continue

Les médecins jouent un rôle central dans la double campagne de vaccination contre la grippe et la Covid-19, et leur mobilisation depuis le début n’est plus à prouver. Afin d’atteindre les patients les plus vulnérables ou isolés, le ministère de la Santé insiste sur deux points essentiels :
  • Commander des flacons de vaccins en nombre suffisant, afin de maintenir une offre de proximité en particulier en zone rurale ;
  • Utiliser l’outil mis à disposition des médecins par l’Assurance maladie : un tableau de bord de leur patientèle non vaccinée ou n’ayant pas encore bénéficié d’un rappel vaccinal.


Un outil pour mieux repérer les violences

La HAS a élaboré un nouvel outil d’aide au repérage des violences conjugales, à destination des médecins généralistes. L’objectif visé : dépister toutes les patientes, pour savoir si elles ont vécu ou vivent des violences conjugales, même en l’absence de signe d’alerte. La HAS recommande de questionner les patientes lors de l’anamnèse, de la même manière que pour les antécédents médicaux ou la consommation de tabac. En cas de violences, le médecin complète le dossier médical, peut proposer un deuxième rendez-vous à sa patiente ou la diriger vers un accompagnement adapté : médical ou psychologique, social ou judiciaire. En cas de questions, le médecin peut se tourner vers le 3919 : une ligne est dédiée aux professionnels de santé.

 À découvrir


Covid-19 : les dernières recommandations

La section Santé Publique de l’Ordre des médecins continue de mettre à jour « Covid-19 – la brève », qui recense les dernières recommandations des pouvoirs publics en termes de vaccination et parcours des patients touchés par la Covid-19. Retrouvez ici le dernier numéro.

En veille

Drépanocytose : dépister tous les nourrissons

Parmi les maladies dépistées à la naissance, la drépanocytose est la maladie génétique la plus fréquente en France. Jusqu’ici, son dépistage était réalisé de manière ciblée, chez les nouveau-nés dont les parents avaient des origines à risques. Désormais, la HAS recommande que celui- ci soit étendu à l’ensemble des nouveau-nés. D’abord, car il s’agit de la seule maladie dépistée à la naissance dont l’incidence augmente régulièrement : 557 cas dépistés en 2020, contre 412 en 2010. Ensuite, car le dépistage n’est pas homogène au niveau national. Enfin, car le taux de mortalité infantile reste très élevé. Ces raisons rendent, pour la HAS, indispensable un dépistage précoce afin de débuter le plus tôt possible une prise en charge adaptée.


Dossier médical de santé au travail : évolutions

Le décret relatif au dossier médical de santé au travail (DSMT), publié mercredi 16 novembre au Journal officiel, fait évoluer les règles concernant cet outil. Il précise les nouvelles modalités de constitution du dossier, sa durée de conservation, ainsi que son contenu. Ce dernier est constitué des données d’identité du patient nécessaires à sa prise en charge - dont son identité nationale de santé - ainsi que des données de son médecin traitant. Les correspondances échangées entre professionnels de santé « aux fins de la coordination et de la prise en charge » y figurent également. Le dossier est placé sous la responsabilité du service de prévention et de santé au travail, mais le salarié peut s’opposer à l’accès dudit service au contenu de son dossier. Il est conservé 40 ans à compter de la date de la dernière visite, et dans la limite de 10 ans à compter de la date du décès de la personne titulaire du dossier.