Au service des médecins dans l’intérêt des patients

Newsletter de novembre 2019

Dernière mise à jour le Vendredi 22 novembre 2019 Temps de lecture : 7 mn
Newsletter de l'Ordre national des médecins de novembre 2019
Au sommaire du numéro : Plan d'urgence pour l'hôpital ; Fiche pratique sur le refus de soins ; Vidéo du Dr Bouet sur la relation médecin-patient.

À la une

Face à la mobilisation, un plan d’urgence pour l’hôpital en "surveillance continue"


Jeudi 14 novembre, des milliers de médecins, d’étudiants, d’infirmiers et d’aides-soignants ont manifesté partout en France pour dénoncer la situation dans les hôpitaux publics et réclamer davantage de moyens. L’appel à la manifestation, lancé un mois auparavant par le groupement Inter-Hôpitaux, a été largement suivi. Les revendications des personnels soignants se lisaient sur les pancartes : hausse des effectifs, augmentation des salaires, fin des suppressions de lits... Des demandes répétées depuis des mois, même des années par les hospitaliers, en prise avec une crise profonde.

Face à l’importante mobilisation, le président de la République Emmanuel Macron a réagi le jour même en promettant des « décisions fortes » pour les hôpitaux. « Cette situation (…) est le résultat d’années et d’années de mise sous tension qui ont fait peser sur l’hôpital l’essentiel de l’effort de maîtrise de dépenses de santé », a affirmé le chef de l’État. « Nous devons investir et assumer d’investir plus fortement que nous avions envisagé de le faire ».

Le Premier Ministre Édouard Philippe a présenté les modalités du « plan d’urgence » mercredi 20 novembre, à l’issue du conseil des ministres. Un engagement pour l’hôpital à horizon 2022, qui se décline en trois axes :
  • Renforcer l’attractivité des métiers et fidéliser les soignants
  • Lever les blocages de l’hôpital public
  • Réinvestir dans l’hôpital en lui donnant des moyens nouveaux et de la visibilité dans le temps.
Parmi les principales mesures : une réforme du statut des praticiens hospitaliers, la reprise de 10 milliards d’euros de dette hospitalière, 1,5 milliard d’euros sur trois ans en plus pour l’hôpital et des primes pour les soignants. L’ensemble du plan d’urgence est à consulter ici.

Cela fait des années que l’Ordre des médecins alerte les pouvoirs publics sans relâche sur la fragilité de notre système de santé. Il comprend et partage le désarroi des médecins et des professionnels de santé qui œuvrent au quotidien au service de nos concitoyens. Il est nécessaire que ce plan d’urgence, ainsi que la mise en œuvre de la réforme « Ma Santé 2022 » répondent de manière effective aux défis actuels. Pour qu’enfin, tous les acteurs de la santé puissent garantir l’accès aux soins des Français.
Lire notre communiqué. 

Le chiffre du mois

219 000 femmes majeures déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire, dans l’année écoulée.
Le gouvernement annoncera les mesures retenues à l’issue du Grenelle des violences conjugales le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
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Actus

Annonces du gouvernement sur l’immigration : le Cnom inquiet

Début novembre, le gouvernement a instauré un délai de carence de trois mois pour les demandeurs d’asile, pour accéder à la protection universelle maladie (PUMa).
Jusqu’ici, ils y avaient droit dès dépôt de leur demande. Immédiatement, l’Ordre a tenu à alerter les pouvoirs publics sur les risques d’une telle décision en matière de santé individuelle pour cette population, mais aussi en matière de santé publique à l’échelle nationale.
Cette annonce interroge également le principe de solidarité qui est le fondement même de notre pays et de notre système de santé. Quelles solutions seront proposées aux demandeurs d’asile pour se soigner durant ces trois mois ? Les médecins seront-ils contraints, demain, de refuser de soigner cette population ?
Le Cnom demande au gouvernement une clarification sur les conséquences à venir dans l’exercice professionnel des médecins, et pour la sécurité sanitaire de toute personne vivant sur notre territoire.
Lire notre communiqué 

Entraide confraternelle : le numéro vert

Créé par l’Ordre des médecins, le 0800 288 038 est un numéro unique d’écoute et d’assistance confraternelle, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les médecins et les internes rencontrant des difficultés financières, administratives, juridiques ou de tout ordre peuvent le joindre, de manière gratuite et anonyme. Ils seront orientés par un psychologue clinicien ou un interlocuteur spécifiquement formé vers l’organisme adéquat : conseil départemental de l’Ordre des médecins, association d’entraide, service Entraide de Cnom, établissement de soins ou toute autre structure utile.
En savoir + 

Les diplômes des futurs assistants médicaux précisés

Les détenteurs des diplômes d’État d’infirmier (DEI), d’aide-soignant (DEAS), d’auxiliaire de puériculture (DEAP) ainsi que du certificat de qualification professionnelle (CQP) d’assistant médical sont autorisés à exercer auprès d’un médecin exerçant en ville, à titre libéral ou à titre salarié en centre de santé, la fonction d’assistant médical. L’arrêté, paru au Journal officiel du 13 novembre, précise que les assistants médicaux non détenteurs du CQP devront suivre une formation d’adaptation à l’emploi dans le champ de l’organisation et de la gestion administrative d’un cabinet médical, dans un délai de trois ans après leur prise de fonction.
Pour plus d’informations sur les assistants médicaux, retrouvez une double-page décryptage dans le bulletin de l’Ordre daté de novembre-décembre.
 

À découvrir

Une fiche pratique sur le refus de soin

 



Une nouvelle fiche pratique sur le refus de soin est disponible sur le site internet du Cnom. Elle détaille les articles 7 et 47 du code de déontologie médicale et explicite les situations particulières permettant à un médecin de refuser ses soins.
En aucun cas le droit pour un médecin de refuser ses soins ne peut justifier un refus de prise en charge pour un motif discriminatoire.

 

Agenda

  • 25 novembre
    Clôture du Grenelle
Le Cnom sera représenté par le Dr Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, vice-présidente, le lundi 25 novembre, à l’occasion de la clôture du Grenelle des violences conjugales. Le gouvernement présentera une série de mesures issues des groupes de travail et des Grenelles locaux.
 
  • 29 novembre
    Colloque sur la e-reputation
Le Pr Stéphane Oustric, délégué général aux données de santé et au numérique au Cnom participera à un colloque organisé par le Conseil national des barreaux sur la e-réputation, le vendredi 29 novembre.
 

En images

Le Dr Patrick Bouet, président du Cnom, s’exprime en vidéo à l’occasion de la sortie du nouveau webzine du Cnom : « L’empathie au service de la relation patient-médecin ». Il y livre sa vision de la relation patient-médecin, les fondements sur lesquels elle se construit, évoque des pistes pour l’améliorer. Disponible début décembre sur le site internet du Cnom, ce nouveau webzine tente de redessiner les contours d’une relation parfois complexe mais essentielle, qui se construit dans le temps, à deux, et est déterminante pour la guérison.
 
 

En veille

Signaler les cas de pneumopathie chez les vapoteurs

Un dispositif de signalement des cas de pneumopathie sévère chez les utilisateurs des dispositifs de vapotage (cigarette électronique, vaporisateurs) a été mis en place en France, par les pouvoirs publics. Les médecins peuvent signaler un cas sur le portail des signalements du ministère de la Santé, dans la rubrique « Effet sanitaire indésirable suspecté d’être lié à des produits de consommation » sous l’intitulé « vapotage & pneumopathie ». Ce dispositif d’enquête fait suite à l’alerte sanitaire en cours aux États-Unis. Au 1er octobre, 1080 cas de pneumopathies sévères, dont 18 décès ont été rapportés. Il n’a pas été détecté d’épidémie à ce jour en France, mais la surveillance est renforcée.
 

Bronchiolite aigüe du nourrisson : nouvelles recommandations de la HAS

En partenariat avec le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP), la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations concernant la prise en charge de la bronchiolite aigüe du nourrisson. Elle repose avant tout sur un lavage de nez régulier et la surveillance des signes d’aggravation de l’état du nourrisson. Les traitements médicamenteux ou kinésithérapiques ne sont pas recommandés, n’ayant pas fait preuve d’efficacité. Chaque hiver, en France, 30% des enfants de moins de 2 ans sont touchés par cette maladie.