Au service des médecins dans l’intérêt des patients

Newsletter de juillet 2020

Publié le Vendredi 24 juillet 2020 Temps de lecture : 8 mn
Newsletter de l'Ordre des médecins de juillet 2020
Au sommaire : le Ségur de la santé, Covid-19 le Dr Bouet auditionné à l'Assemblée nationale, la vidéo d'Adrien Taquet lors de sa venue au CNVIF...

À la une

Ségur de la santé : l’heure des conclusions


Le Ségur de la santé s’est conclu le 21 juillet, près de deux mois après son lancement, avec 33 mesures retenues et annoncées par le ministre Olivier Véran. Elles se répartissent entre les quatre piliers déterminés à l’ouverture de la consultation.
 
  • Pilier 1 : transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent
La grande annonce concernant ce premier volet était connue depuis le 13 juillet : 8,2 milliards d’euros pour revaloriser les salaires des professionnels de santé et renforcer l’attractivité de l’hôpital public. Sept autres mesures la complètent, comme « Permettre aux établissements publics de santé de négocier et aménager à leur niveau le temps de travail » ou « Favoriser l’exercice mixte des médecins entre ville et hôpital ».
 
  • Pilier 2 : définir une nouvelle politique d'investissement et de financement au service de la qualité des soins
Ce volet comprend 9 mesures. 19 milliards d’euros d’investissements nouveaux dans la santé (ville, hôpital, médico-social) sont annoncés. Il est également prévu de « Donner le pouvoir aux territoires en matière d’investissement en santé », « Accélérer la réduction de la part de tarification à l'activité (T2A) » ou encore « Financer l’ouverture et/ou la réouverture de 4 000 lits "à la demande" ».
 
  • Pilier 3 : simplifier les organisations et le quotidien des équipes de santé pour qu'elles se consacrent à leurs patients
6 mesures sont annoncées, parmi lesquelles « Réhabiliter le rôle et la place du service au sein de l’hôpital pour mettre fin aux excès de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) de 2009 », « Donner la capacité aux établissements et aux territoires d’adapter les règles du code de la santé publique » ou encore « Simplifier les procédures et libérer du temps pour les professionnels ».
 
  • Pilier 4 : fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers
Ce dernier pilier compte 10 mesures, qui prévoient notamment d’« Assurer le développement de la télésanté dans tous les territoires », « Améliorer l’accès aux soins non programmés par le développement de l’exercice coordonné » ou de « Mettre en place une offre de prise en charge intégrée ville-hôpital-médico-social pour les personnes âgées ».

L’Ordre des médecins a pleinement pris part aux discussions du Ségur de la santé. Il a émis des propositions concrètes qui doivent contribuer à l’émergence d’un système de santé fondé sur les territoires et leurs besoins, sur une démocratie sanitaire renouvelée, et sur une plus grande coopération entre tous les acteurs qui font vivre ce bien commun de l’ensemble des Français. Certaines des 33 mesures annoncées par le gouvernement les rejoignent. Retrouvez l’ensemble des propositions de l’Ordre .
 

Le chiffre du mois

10 % des patients perdus de vue, en psychiatrie, pendant le confinement : c’est l’évaluation de la cellule « Covid-santé mentale », pilotée par la Direction générale de l’offre de soins.

Actus

Covid-19 : le président de l’Ordre à l’Assemblée

Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a été auditionné à l’Assemblée nationale, jeudi 16 juillet, par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire. Il a mis en exergue la « fracture de confiance » existant entre les soignants et les autorités en charge de la gestion de crise, du fait du manque de moyens de protections disponibles. « Nous avons aujourd'hui des professionnels de santé qui ont payé de leur santé ou de leur vie cette fracture de confiance, et nous savons que la majorité de ceux qui ont été gravement contaminés l'ont été dans les premières semaines [...], à un moment où ils étaient particulièrement vulnérables puisque mal protégés », a-t-il déclaré, appelant les pouvoir publics à œuvrer pour restaurer cette confiance.
 

Trod Covid-19 : avis défavorable

À la suite de la publication d’un arrêté autorisant les tests sérologiques rapides (Trod) Covid-19, le Cnom s’est rapproché ou a pris connaissance de l’avis des différentes organisations médicales concernées par le dispositif. Tous partagent les mêmes réserves à ce sujet :
  • Les Trod Covid-19 ne s’inscrivent pas dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins.
  • Ils ne permettent pas d’améliorer la connaissance épidémiologique du Covid-19.
  •  L’autorisation des Trod Covid-19 n’est pas justifiée par une difficulté d’accès aux tests diagnostiques biologiques du Covid-19.
Par conséquent, un avis négatif a été transmis par le Conseil de l’Ordre au ministre chargé de la Santé, le 10 juillet 2020, précisant que si la signification clinique des résultats des Trod Covid-19 était mieux connue, si leur déploiement pouvait s’intégrer dans le parcours individuel de prise en charge des patients par les médecins et s’ils pouvaient contribuer à la connaissance épidémiologique du Covid-19, cette position pourrait éventuellement évoluer. Lire le communiqué commun.

Autisme : 11 outils de repérage

La Délégation interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement met à la disposition des professionnels de santé 11 outils, pour le repérage d’un développement inhabituel chez l’enfant de moins de 7 ans. Les médecins généralistes, pédiatres, médecins des services de protection maternelle et infantile et médecins scolaires sont particulièrement concernés par ces fiches pratiques, tests, affiches et brochures. Certains de ces outils peuvent être distribués aux familles, pour les aider à comprendre et les accompagner dans le parcours de prise en charge. Le gouvernement rappelle que le repérage des troubles du neuro-développement est une priorité d’action, car des interventions adaptées, mises en œuvre le plus précocement possible, permettent de modifier favorablement la trajectoire développementale des enfants.
 

À découvrir

Le dernier webzine de l’Ordre des médecins

La France est l’un des pays d’Europe où les inégalités sociales de santé sont de plus en plus marquées. Comment ces inégalités impactent-elles la santé ? Quelles sont les pistes pour lutter contre ?
Vous trouverez dans ce webzine des initiatives pour améliorer la prévention auprès de tous, des réflexions et témoignages.

 


Le bulletin spécial « Enjeux éthiques : la place du médecin »

Alors que le projet de loi de bioéthique revient ce mois de juillet en seconde lecture à l’Assemblée nationale, retrouvez le bulletin spécial publié par l’Ordre des médecins au mois de mars : « Enjeux éthiques : la place du médecin » . Divisé en cinq cahiers thématiques – les lois de bioéthique, extension de l’assistance médicale à la procréation, recherches sur l’embryon et les cellules souches, prélèvements et greffes d’organes, et éthique et numérique en santé –, ce numéro réfléchit à la place essentielle du médecin face à l’innovation galopante, en croisant les points de vue d’experts et spécialistes.
 

  

En images

Le message d’Adrien Taquet aux professionnels de santé

Créé à l’initiative de l’Ordre des Médecins, le Comité national des violences intra familiales s’est réuni au Conseil de l’Ordre le mercredi 24 juin, en présence d’Adrien Taquet, alors secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance. Découvrez son message aux professionnels de santé.
 


En veille

Fin de vie : quelle définition ?

La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) relaie la seconde partie d’une enquête adressée aux professionnels de santé intervenant auprès de personnes en fin de vie. Il s’agit de répondre à une question unique, afin d’établir une définition consensuelle et opérationnelle de la fin de vie pour des projets de recherches. Les réponses sont anonymes. Cette enquête émane du Centre d’études et de recherche sur la performance des systèmes de soins et la qualité de vie de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, en partenariat avec la Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie. Elle vise à explorer le vécu des patients et de leurs aidants ainsi que des soignants au moment de la fin de vie.

La Miviludes rattachée à l’Intérieur

Par un décret publié le 16 juillet 2020, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été rattachée au ministère de l’Intérieur, et plus précisément au sein du Secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR). Elle dépendait jusque-là de Matignon. Ce changement s’appuie sur « la nécessité de renforcer le partage de compétences entre la Miviludes et le SG-CIPDR sur les questions d'emprise mentale et de lutte contre les nouvelles formes de radicalité », précise le décret. Depuis 2002, la Miviludes est à la fois chargée de traiter les signalements qui lui sont transmis (environ 2 500 par an, dont 40 % dans le domaine de la santé), et de former les agents publics aux risques sectaires.