Au service des médecins dans l’intérêt des patients

Newsletter de juin 2021

Dernière mise à jour le Vendredi 25 juin 2021 Temps de lecture : 7 mn
Newsletter  du conseil national de l'Ordre des médecins juin 2021
Au sommaire de ce numéro : Pharmaciens correspondants ; Vaccination covid-19 et mineurs ; Rapports PDSA, Observatoire de la sécurité et CRU...

À la Une  

Pharmaciens correspondants : un nouveau statut

Le pharmacien correspondant désigné par le patient pourra effectuer certains actes en coordination avec le médecin traitant. L’Ordre des médecins rappelle que le médecin, et notamment le médecin traitant, doit rester le pilier de la prise en charge du patient.

La loi Organisation et Transformation du système de santé, promulguée en 2019, prévoyait la création de pharmaciens correspondants. Le décret relatif à la création de ce statut vient de paraître. Il précise notamment le contour de ses missions, à savoir :
  •  renouveler périodiquement des traitements d'une maladie de longue durée ;
  •  ajuster, si besoin, leur posologie.
L'ordonnance devra mentionner que le pharmacien peut faire le renouvellement ou le changement de posologie qui pourra être limité à une partie de l'ordonnance. En cas de nouvelle posologie, le pharmacien devra en informer le médecin traitant. La durée totale de la prescription et de l'ensemble des renouvellements réalisés par le pharmacien correspondant ne devra pas dépasser un an. Le pharmacien fera mention sur l'ordonnance du renouvellement et, le cas échéant, de l'adaptation de posologie réalisée.

Ce nouveau statut modifie une fois de plus le périmètre des professions de santé et la lisibilité attendue par l’usager de santé des compétences propres à chaque métier. D’autant plus qu’il survient à un moment où nous sommes tous mobilisés dans le cadre de l’épidémie et devons rester rassemblés pour construire la sortie de crise sanitaire.

L’Ordre des médecins qui participe activement à la réflexion sur la coopération entre professionnels et la coordination des soins, rappelle que le médecin, et notamment le médecin traitant, doit rester le pilier de la prise en charge du patient et de la mise en œuvre de son parcours de santé, en coopération avec l’ensemble des professionnels de santé. « Il faut que nous nous rassemblions pour travailler ensemble. Mais il faut arrêter de réglementer par petites touches qui, prises à part, paraissent anodines, mais qui, finalement, perdent l’usager dans l’organisation », a insisté le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Il appelle ainsi les représentants de l’État à impulser une démarche concertée garantissant l’évolution partagée du système de santé. L’institution souhaite en finir avec la multiplication des décisions circonstancielles qui ne peuvent être un mode de gouvernance du système de santé, et demande une définition claire et partagée des compétences de chacun.
+ d'infos : lire le communiqué

Le chiffre du mois

 

85 000 poches dans les réserves de sang…La situation est très préoccupante à l’approche de l’été, en particulier sur les groupes sanguins O et B. Le 14 juin. En France, les besoins pour soigner les malades nécessitent 10 000 dons de sang chaque jour. La journée mondiale des donneurs de sang, a été l’occasion de rappeler que la mobilisation des donneurs de sang est vitale…

Actus

Vaccination Covid-19 : quelles modalités pour les mineurs ?

Depuis le 15 juin, la vaccination contre la Covid-19 est ouverte aux mineurs de 12 ans et plus, à l’exception des adolescents ayant développé un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) à la suite d’une infection par le SARS-CoV-2, pour lesquels la vaccination n’est pas recommandée (en application de l’avis du 11 juin 2021 du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale). La vaccination des mineurs n’est possible qu’en centre de vaccination avec le vaccin PfizerBioNTech. Il s’agit, à ce jour, du seul vaccin dont l’AMM permet la vaccination des moins de 18 ans.

Pour procéder à la vaccination, le recueil de l’autorisation parentale est indispensable. Pour les jeunes à haut risque de forme grave de Covid-19 du fait d’une pathologie dont ils sont atteints, le professionnel vaccinateur doit s’assurer de l’autorisation donnée par au moins un des titulaires de l’autorisation parentale pour administrer le vaccin. En dehors de cette situation, la vaccination des mineurs nécessite l’autorisation des deux titulaires de l’autorité parentale. Ainsi, en présence d’un seul parent au moment de la vaccination, il convient de lui préciser qu’il s’engage sur l’honneur à ce que le parent co-titulaire de l’autorité parentale a donné son autorisation, et de l’informer que toute déclaration ou information qui s’avèrerait erronée ultérieurement, engage sa seule responsabilité. En tout état de cause, en cas de vaccination, il est recommandé aux professionnels de santé de conserver l’autorisation parentale soit sous format papier soit en la mentionnant dans le dossier médical du patient. Le formulaire d’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 est disponible en ligne et doit être rempli et signé avant l’arrivée ou à l’arrivée dans le centre de vaccination.

Enfin, conformément aux recommandations du Comité consultatif national d’éthique du 8 juin 2021, les mineurs de 12 ans et plus devront recevoir, lors de l’entretien préparatoire à la vaccination, une information claire et adaptée à leur âge sur les incertitudes liées à la maladie, sur le vaccin lui-même et à propos son efficacité à moyen et long terme, ainsi que sur les moyens complémentaires de prévenir la maladie (notamment le respect impératif des gestes barrières). L’administration du vaccin sera alors conditionnée au consentement libre et éclairé du mineur concerné. Ce recueil du consentement ne nécessite pas de formulaire ou d’engagement écrit : il doit être recueilli à l’oral, pendant l’entretien préparatoire à la vaccination, par le professionnel de santé.
+ d’infos : Lire le DGS Urgent

PDSA : une année impactée par la Covid-19

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a publié son 18e rapport sur la permanence des soins ambulatoires. Cette édition, marquée par la pandémie de Covid-19, met en évidence plusieurs constats liés à la crise sanitaire : une amplification des évolutions en grande partie liée aux mesures exceptionnelles de crise avec le renforcement, l’élargissement de la régulation libérale, une plus forte participation des médecins à la PDSA, une réduction de la part de « zones blanches » possiblement liée à des resectorisations. Un des indicateurs du bon fonctionnement de la PDSA s’est toutefois dégradé en 2020 avec la hausse du nombre de territoires couverts par moins de 10 ou 5 médecins volontaires. Le manque de médecins demeure le principal facteur de fragilisation de l’organisation de la PDSA identifié par les conseils départementaux de l’Ordre des médecins, qu’il soit lié à la démographie médicale (faiblesse de la densité médicale et vieillissement des médecins en exercice) ou à la démobilisation des médecins libéraux.

Observatoire de la sécurité : le bilan 2020

Le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de publier le rapport 2020 du recensement national des incidents déclarés par les médecins. Le nombre de déclarations a connu un important recul comparé aux années précédentes en atteignant son plus bas niveau depuis 2015. Un résultat probablement lié à la pandémie de Covid-19. Les médecins victimes sont majoritairement des médecins généralistes. Les incidents sont pour 63% d’entre eux des agressions verbales et des menaces.
+ d’infos : Lire le rapport 2020

À découvrir

Accessibilité aux soins : cas particulier des personnes malentendantes et sourdes

La Commission des Relations avec les Usagers de l’Ordre des médecins a publié, en février dernier, un rapport consacré à l’accessibilité aux soins des personnes malentendantes et sourdes. Elle y propose un état des lieux et des pistes de solutions à découvrir dans les grandes lignes dans le prochain magazine de l’Ordre des médecins.
+ d’infos : Lire le rapport  

 

En images

Au Village Alzheimer, une vie (presque) ordinaire

Retrouvez tout le reportage dans le prochain magazine de l’Ordre des médecins…
 
 
 

En veille

Santé mentale des adolescents

Santé publique France vient de lancer une campagne de sensibilisation  afin d’inciter les adolescents à parler de leurs difficultés. En effet, suite au 2e confinement et à l’installation dans le temps de la crise sanitaire, certains signaux de dégradation de la santé mentale des adolescents (démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux) ont été constatés par des professionnels de l’Éducation nationale, des pédiatres et pédopsychiatres.

Le sujet sera notamment traité dans le prochain Webzine de l’Ordre des médecins, à paraître en juillet, et qui portera sur la santé mentale.
 

Euthyrox reste disponible en France

En raison de la crise sanitaire et des difficultés que pourraient rencontrer certains patients pour changer de traitement en cette période, la spécialité Euthyrox restera disponible en France jusqu’à la fin de l’année 2022. Les importations d’Euthyrox continueront à provenir de la production destinée au marché russe. Nous vous rappelons que les initiations de traitement avec Euthyrox perdurent malgré les mesures d’informations mises en place. Le document d’accompagnement à la substitution du traitement à base de lévothyroxine, diffusé initialement en 2020 sera très prochainement mis à jour et disponible sur le site de l’ANSM avec cette nouvelle information.