Au service des médecins dans l’intérêt des patients

La santé doit être un enjeu de la COP21

Publié le Lundi 29 juin 2015 Temps de lecture : 3 mn
Les enjeux climatiques sont aussi des enjeux majeurs de santé publique.
Déclaration Conjointe  de la Société Française de Santé Publique, de la Société Française Santé Environnement, du Conseil National de l’Ordre des Médecins français, soutenus par leurs partenaires Européens : l’European Public Health Association (EUPHA), le Comité permanent des Médecins européens (CPME) et le Conseil Européen des Ordres des Médecins (CEOM) et par leurs partenaires internationaux : l’Association Médicale Mondiale (AMM), la Health & Environment Alliance (HEAL) et la Conférence Francophone des Ordres des Médecins (CFOM).
 
La 21e Conférence de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) se tiendra en décembre à Paris. C’est une opportunité décisive de traiter de l’impact du changement climatique sur la santé par la concrétisation d’un véritable accord universel qui placerait la santé au premier plan des débats sur le réchauffement mondial et atténuerait les graves risques sanitaires auxquels le monde est confronté.  

Les grands évènements climatiques à venir constituent autant de risques majeurs pour la santé et pour la vie des personnes les plus vulnérables. Ils auront des répercussions très différentes sur la santé des individus selon le contexte économique, social et culturel.

Les acteurs de la santé publique et l’ensemble du monde médical saluent tout ce qui peut prévenir des aggravations des événements climatiques dont on mesure au quotidien les impacts (inondations, tempêtes, désertifications, changements des écosystèmes animaux et végétaux - vecteurs de maladies compris-, vagues de chaleur ou de froid, etc.) et les conséquences directes et indirectes sur la santé des individus et des populations[1] : décès et urgences médicales immédiates, maladies infectieuses, handicaps physiques et mentaux, ruptures de la chaîne de soins et des infrastructures en place, déplacements massifs de populations. Les actions sur le climat qui reconnaissent ces défis doivent préserver et améliorer la santé, favoriser le développement durable et faire progresser l’équité mondiale.

Les signataires s’inquiètent donc du faible focus de la COP21 sur les mesures sanitaires nécessaires pour prendre en compte les événements liés au climat et à ses modifications.

Les signataires souhaitent qu’à l’occasion de ce sommet mondial soient rappelés le rôle et la place légitimes des professionnels de santé qui participent à plusieurs niveaux à la prise en charge des populations victimes, présentes ou à venir, des  conséquences des dégradations climatiques :
  • Dans leur rôle de prévention des pathologies induites par les désordres climatiques et de promotion d’une politique de santé publique au service des patients
  • Dans leur action de soignants auprès des populations en cas de situations d’urgence sanitaire, nécessitant des soins primaires immédiats
  • Dans la prise en charge des pathologies ou maladies chroniques résultants du changement climatique
Le monde de la santé, les professionnels de santé et en particulier les médecins se doivent d’être des acteurs impliqués dans la préparation des sociétés à ces enjeux autant qu’à participer à la prise en charge des conséquences.

Or, en l’état, il est souhaitable que l’agenda officiel de la COP21 accorde une place accrue aux enjeux de santé[2] et que cet agenda implique davantage les professionnels de la santé.

Les Signataires demandent aux autorités françaises que les enjeux de santé soient explicitement pris en compte dans les négociations et engagements finaux de la COP 21.